Cette petite coquine d’Elisabeth fête son anniversaire demain, alors qu’elle a soufflé ses 88 bougies le 21 avril dernier. Elle ne triche pas en fêtant deux fois son anniversaire pour avoir plus de cadeaux, et ce n’est pas non plus un effet de la sénilité dont elle n’a pas l’air de souffrir du tout (pourtant Charles doit surveiller ça de près, il a l’âge de la retraite et il attend toujours…). Il s’agit encore une fois de ces traditions british dont on ne se lasse pas, et qui font que cette malheureuse Elisabeth est débordée en ce moment. On n’arrête pas de la sortir, pour aller au parlement (c’est ici), en France…voilà que maintenant, elle doit encore faire coucou à la foule et passer en revue des soldats alors que ce n’est même pas son véritable anniversaire. Royal, c’est épuisant!
(Royal.gov.uk – Elle était pas toute mignonne, à deux ans et sans chapeau?)
J’ai appris avec envie que cet anniversaire décalé donne l’occasion à certains pays du Common Wealth d’avoir un jour férié de plus (voir chez Émilie, en Australie). Comme toujours, on se fait avoir en Angleterre. La reine célèbre son anniversaire officiel n’importe quel samedi en juin, et pas de bank holiday (jour chômé) le lundi! Cela dit, cette absence outrageuse de jour de congé n’explique pas pourquoi Elisabeth fête deux fois son anniversaire. Et bien, c’est une question de météo. Il est traditionnel de célébrer l’anniversaire du souverain en été, si il ou elle a eu le mauvais goût de naître dans un mois froid ou pluvieux. C’est quand même un comble, ils pourraient faire attention! La seule chose qu’on leur demande, c’est de se tenir à peu près correctement en public, et ils commencent directement à faire les comiques et à naître n’importe quand. Elisabeth a bien fait un effort, avril n’est pas si mal (c’est même très bien!). Mais juin, c’est plus pimpant (pour ceux qui ne me croient pas, il faisait déjà 22 degrés ce matin quand Bébé 5 a hurlé on s’est levé). Edward VII par exemple est né un 9 novembre, c’est très peu pratique pour organiser une petite sauterie avec défilé des horse-guards. Leurs jolis plumeaux sur la tête risquaient de faire serpillère mouillée en cas d’averse. Edward fêtait donc son anniversaire en juin aussi.
(Visitlondon.co.uk)
Depuis 1820, on célèbre l’anniversaire officiel du monarque avec la cérémonie du trooping the colour. Il faut dire aussi qu’il n’y avait pas la télé à l’époque et le bon peuple s’ennuyait. La tradition du Trooping the colour remonte même au 17 eme siècle, mais pas dans sa forme actuelle. Dans ces temps reculés, non seulement les autruches les horse guards n’étaient pas purement décoratifs, mais en plus ils se battaient, à la guerre et tout ça, probablement contre les français d’ailleurs. Et comme ils n’étaient pas très physionomistes, on les réunissait par régiment tous les matins, devant leur drapeau (il y en avait un par régiment donc), pour qu’ils puissent reconnaître leurs couleurs au beau milieu du champs de bataille et leurs petits camarades de jeux. Sinon, ils risquaient bêtement de se tromper et de trucider leurs copains de chambrée plutôt que l’ennemi, ça aurait été ballot quand même.
(Troopingthecolour.co.uk)
Rien de tout ça aujourd’hui, c’est très pacifique, pour ne pas dire lénifiant. Il y a donc les célèbres horse guards, des chevaux enrubannés, des fanfares, des calèches avec une brochette de Royals dedans, c’est très festif. Je vous raconte tout ça demain, après l’événement.