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Les pièges de l’autoédition

Publié le 13 juin 2014 par Thibaultdelavaud @t_delavaud

L’autoédition est synonyme de liberté et constitue une perspective très attirante pour de nombreux auteurs. Cependant, alors que celle-ci semble se développer de plus en plus, l’autoédition comporte de nombreux pièges qui peuvent se révéler fatals pour un auteur voulant faire découvrir son livre. Passons en revue ces différents obstacles

Une apparente simplicité

L’autoédition est évidemment très simple. Il suffit de fournir un fichier epub ou même Word à une plateforme dédiée (KDP, Kobo, iTunes…) et le tour est joué ! Cependant,  au-delà des problèmes de format de fichier (qui peuvent se révéler plus complexes que prévus), publier son livre sur une plateforme n’est que la partie émergée de l’iceberg et c’est même le plus facile à faire ! N’importe qui peut écrire un livre et désormais n’importe qui peut également le publier. Le plus difficile ne fait que commencer : faire connaître son livre.

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Un mirage ?

L’autoédition est présentée à juste titre comme étant une révolution (notamment aux États-Unis) et a permis à des auteurs de vendre des milliers voire millions de livres. Mais derrière ces success stories se cache une réalité tout autre : 90% (estimation personnelle) des livres publiés en autoédition sont des échecs, ne dépassant pas la centaine d’exemplaires vendus.  Il est vrai qu’un certain nombre d’auteurs autopubliés n’ont pas pour ambition de vendre des milliers de livres. Mais croire que des lecteurs vont s’intéresser à un livre autoédité et lui « donner sa chance » est complètement illusoire. L’autoédition peut être un moyen de succès, de réussite mais seulement dans des cas précis et souvent de manière accidentelle (voir mon article Autoédition et cygnes noirs : à quoi tient le succès ?).

« 90% des livres publiés en autoédition sont des échecs »

L’autoédition ne fait pas l’écrivain

Ce n’est pas parce que vous avez autopublié un livre que vous êtes écrivain. Vous l’êtes au sens littéral, car vous avez écrit un livre, mais vous n’êtes pas écrivain dans le sens commun du terme, pas aux yeux des lecteurs. En effet, un lecteur attend d’un auteur non seulement une histoire, des personnages travaillés, mais également un style et une langue française maîtrisés. Tout cela demande beaucoup de travail, soyez certains d’être au niveau avant de publier votre livre.

Une mauvaise réputation

L’autoédition a mauvaise réputation. Mal écrit, bourré de fautes d’orthographe, racontant une histoire banale et insipide, le livre autoédité souffre d’une très mauvaise image. De plus, beaucoup pensent que finissent en autoédition tous les livres dont n’ont pas voulu les éditeurs traditionnels. Pour être honnête, un grand nombre de livres autoédités sont de mauvaise qualité, car beaucoup d’auteurs tombent dans les pièges décrits dans cet article. Si vous choisissez l’autoédition, vous devrez surmonter cette mauvaise réputation et convaincre que votre livre vaut la peine d’être lu.

Se boucher le nez

Des efforts de marketing et de promotion permanents

Je l’ai très souvent dit et répété sur ce blog donc je ne reviens pas dessus. Pour faire connaître votre livre, vous devez le présenter aux lecteurs et communiquer dessus en permanence. Les efforts à fournir sont considérables. Vous ne partez de rien. Vous avez écrit un livre ? Il est en vente sur Amazon ? Hormis vos amis et vos connaissances, tout le monde s’en fiche.

« Vous avez écrit un livre ? Il est en vente sur Amazon ? Tout le monde s’en fiche »

Tenir sur le long terme

Votre livre vient d’être publié, vous avez communiqué dessus, vous avez enregistrez des dizaines de ventes, vous êtes satisfaits. Puis, les semaines passent et plus rien. Plus aucune vente, rien. Votre expérience de l’autoédition aura duré un mois à peine. N’oubliez pas, vous devez convaincre en permanence les potentiels lecteurs que votre livre vaut la peine d’être lu. C’est un travail de longue haleine, il vous faut toucher le plus grand nombre de personnes possible. En débutant dans l’autoédition, il est essentiel de garder cette dimension à l’esprit. Si le lancement de votre livre peut s’apparenter à un sprint, le parcours de votre livre ressemble davantage à un marathon.

TOP100

Être dans le TOP 100 (et y rester) demande de vendre tous les jours des dizaines d’exemplaires…

La reconnaissance

Que recherchez-vous en autopubliant votre livre ? Si vous espérez obtenir une forme de reconnaissance, sachez que c’est un pari très risqué. Obtenir des commentaires clients est très compliqué car il faut vendre beaucoup d’exemplaires. Certains commentaires peuvent être cruels, injustes et inappropriés. Il en va de même pour les chroniques sur des blogs ou autres. Et même dans le cas où vous vendez beaucoup d’exemplaires et obtenez des retours positifs, compte tenu de la mauvaise réputation de l’autoédition décrite précédemment, il est très probable que la qualité littéraire de votre livre soit perçue comment étant mauvaise, au mieux passable. Vous resterez un auteur autoédité, donc pas un véritable écrivain. Les critiques littéraires ont-ils déjà lu des livres autoédités ? Je pense cependant que peu à peu, cette perception évoluera favorablement et l’autoédition sera de plus en plus considérée. Mais cela risque de prendre beaucoup de temps.


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