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[anthologie permanente] Robert Creeley

Par Florence Trocmé

Les éditions Nous publient Dire Cela, de Robert Creeley, choix, présentation et traduction de l’américain par Jean Daive.  
 
 
Le fou 
 
Pour Charles 
 
qui relève, donc, les lignes 
parle, prend, toujours la mesure du  
souffle 
 
   (il bat lentement en premier 
le souffle 
   il est lent – 
 
je dis, les grâces viennent lentement 
c’est ainsi. 
 
Si lentement (elles sont ondoyantes 
nous sommes en mouvement 
   loin des (arbres 
      de l’habituel 
 
(à dieu 
ce qui est plus lentement, est 
   (nous sommes en mouvement ! 
 
adieu à 
 
 
 
Intervalles 
 
Qui 
suis-je – 
identité 
qui chante.  
 
Pose 
un lac 
sur un fond, l’eau 
trouve une forme. 
 
Fumée 
dans l’air 
va plus haut 
se perdre. 
 
Soleil brille, 
arbres vert foncé, 
un léger mouvement 
dans les feuilles. 
 
Un oiseau chante 
mesure distance, 
intervalle c’est-à-dire 
écho silence 
 
 
 
Un écho 
 
La terre semble presque indifférente 
le long d’une eau agitée 
sa surface ridée par le vent 
en écho aux branches, aux arbres, à leurs nombres – 
 
et la pensée est alors un équilibre patient, 
une chose en mémoire au mieux ou encore 
un écho du monde physique 
rien ou plutôt rien en savoir.  
 
 
Robert Creeley, Dire cela, choix, présentation et traduction de l’américain par Jean Daive, pp. 61, 67, 85. 
 
Robert Creeley dans Poezibao 
biobliographie, extraits 1, ext. 2


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