Les éditions Nous publient Dire Cela, de Robert Creeley, choix, présentation et traduction de l’américain par Jean Daive.
Le fou
Pour Charles
qui relève, donc, les lignes
parle, prend, toujours la mesure du
souffle
(il bat lentement en premier
le souffle
il est lent –
je dis, les grâces viennent lentement
c’est ainsi.
Si lentement (elles sont ondoyantes
nous sommes en mouvement
loin des (arbres
de l’habituel
(à dieu
ce qui est plus lentement, est
(nous sommes en mouvement !
adieu à
Intervalles
Qui
suis-je –
identité
qui chante.
Pose
un lac
sur un fond, l’eau
trouve une forme.
Fumée
dans l’air
va plus haut
se perdre.
Soleil brille,
arbres vert foncé,
un léger mouvement
dans les feuilles.
Un oiseau chante
mesure distance,
intervalle c’est-à-dire
écho silence
Un écho
La terre semble presque indifférente
le long d’une eau agitée
sa surface ridée par le vent
en écho aux branches, aux arbres, à leurs nombres –
et la pensée est alors un équilibre patient,
une chose en mémoire au mieux ou encore
un écho du monde physique
rien ou plutôt rien en savoir.
Robert Creeley, Dire cela, choix, présentation et traduction de l’américain par Jean Daive, pp. 61, 67, 85.
Robert Creeley dans Poezibao
biobliographie, extraits 1, ext. 2