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Liberté dans la montagne - Marc Graciano ***

Publié le 14 juin 2014 par Philisine Cave
C'est un premier roman ample, nourri et hyper détaillé que nous dévoile l'auteur Marc Graciano. J'aurais aimé être séduite à la folie, je reste juste estomaquée par le boulot d'écriture, par la multitude d'informations et l'intelligence de la prose. Il y a juste un énorme bémol à mes yeux : le tempo de l'intrigue qui aurait bien mérité une petite révision. Liberté dans la montagne - Marc Graciano *** Un couple déambule dans une province moyenâgeuse. D'eux, on ne connaîtra que l'appellation : le vieux et la petite. Au gré de leurs pérégrinations, ils font la rencontre d'un sauvageon, de cavaliers en joute, d'un abbé philosophe, de nomades guerriers, d'un veneur amoureux de la faune, de chasseurs hors pairs et de deux frères fêlés. En osmose avec la nature, le vieux emmène la petite, là où il a promis (et nous avec, tant qu'à faire).
Commençons par les qualités intrinsèques de ce premier roman : 1) un marquage littéraire déjà prononcé et intelligemment effectué : Marc Graciano use de répétitions de groupes nominaux sur trois ou quatre phrases, comme une sorte de ressac littéraire. Ce qui pourrait paraître lourd chez certains, ne l'est pas chez lui car il utilise ce procédé avec parcimonie (même si je n'ai pas adhéré totalement à cette forme d'écriture, il faut bien le reconnaître, qui m'a parue lassante à la fin). 2) un énorme travail d'archives pour implanter une époque lointaine (le Moyen-Age), son ambiance et sa violence (des duels, des viols, des massacres, des hommes qui par leur inculture ressemblent davantage à des bêtes sauvages) et la faire sentir à son lectorat : là aussi, totale réussite et franchement, le plantage guettait. 3) l'intelligence de ne pas nommer ses héros : à cette époque, un homme représentait un corps, les liens affectifs existants n'étaient autant exprimés que maintenant. Résultat : chaque intervenant est notifié soit par sa fonction (le veneur, le chasseur, le cavalier, l'abbé, le berger), soit par son âge (le vieux, la petite), soit par son sexe (la jeune femme), soit par une relation familiale (les deux frères). C'est suffisamment rare pour être apprécié.
Maintenant ce qui a fait que j'ai seulement apprécié Liberté dans la montagne sans totalement l'adorer. 1) le problème de tempo évident m'a vraiment gênée : la première partie du roman se résume à une enfilade de rencontres sans grande cohérence, la seconde partie mieux construite enchaîne les éléments et aurait bien mérité d'être le corpus du texte. Résultat : je me suis ennuyée au début (en me demandant où voulait en venir l'auteur : c'est bête pour une quête, non ?), j'ai apprécié le milieu et je suis arrivée essoufflée sur la fin (très mauvais pour la grande sportive que je suis) 2) j'aurais aimé plus de relations nourries entre les différents protagonistes (l'auteur s'est borné à des descriptions de scènes). Je ne peux pas lui en vouloir, vu les efforts titanesques qu'il a fournis auparavant. Mais du coup, son intrigue en demeure décousue (au moins sur une grande partie du texte). On zappe d'une scène à l'autre, d'un lieu à une place : c'est juste l'occasion de décrire des pendaisons ou des scènes morbides (moyen, quoi !) D'où ma note : 3/5 (je suis d'une logique implacable et j'ai totalement conscience de m'attirer les foudres des aficionados de Liberté dans la montagne)
À vous de voir (et de lire)
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Premier roman 2014Éditions Corti  - Domaine français (303 pages consacrées au texte)
avis: Keisha, Dominique, Claudialucia,
Lu dans le cadre du prix Biblioblog 2014. 
Exemplaire emprunté à Catherine (Biblioblog)
et un de plus pour le challenge de Daniel

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