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Au Festival du livre de Nice, la truculence de Dussolier au service des plus beaux textes de la littérature française

Par Rémy Boeringer @eltcherillo

Au Festival du livre de Nice, la truculence de Dussolier au service des plus beaux textes de la littérature française

À l’occasion du Festival du Livre de Nice, du 13 au 15 Juin 2014, se jouait hier soir, un concert de guitare classique, suivit d’une lecture d’auteurs plus ou moins célèbres, par l’acteur André Dussolier.

Sur la colline du château, à proximité de la table d’orientation, une brise légère accompagnait les jeunes musiciens virtuoses du conservatoire nationale à rayonnement régional de Nice. En les écoutant, on se mettait à espérer que cette brise porte leur mélodie subtile sur la ville triste qui s’étendait à nos pieds. Très professionnels, les élèves de troisième cycle enchaînent les morceaux classiques, et les morceaux plus contemporains, tels que Apache de The Shadows, ou bien Blackbird des Beatles. L’étendu de leurs talents prometteurs ne s’arrête pas là puisqu’ils finissent leur concert avec des danses irlandaises et péruviennes, des morceaux dont l’adaptation à la guitare est très entraînante, nous faisant oublier le violon et la flûte de pan.

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Ensuite, André Dussolier entre sur scène, et se met à réciter quelque vers, passant d’un moment à l’autre du tragique au comique. Avec sa verve truculente, il lit Roland Dubillard : « Avec ma chance, fallait bien que j’épouse un cocu. L’était pas encore quand je l’ai épousé, mais ça a pas tardé. Il avait d’ailleurs la vocation. » Dans le même ordre d’idée se succède aussi quelque passage de Sacha Guitry, et pour le rappel, Dussolier lit le texte incroyable de Raymond Devos, Sens dessus dessous. Au côté de ses grands troublions du rire, notre lecteur fait cohabiter les plus beaux textes de la littérature française, tels le poème de Victor Hugo, Le crapaud, poème sensible et tragique sur la cruauté humaine, dont je ne peux m ‘empêcher de citer quelque vers :

« Le baudet qui, rentrant le soir, surchargé, las,
Mourant, sentant saigner ses pauvres sabots plats,
Fait quelques pas de plus, s’écarte et se dérange
Pour ne pas écraser un crapaud dans la fange,
Cet âne abject, souillé, meurtri sous le bâton,
Est plus saint que Socrate et plus grand que Platon. »

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L’année dernière, André Dussolier avait donné ses lectures à Saint-Étienne de Tinée, espérons qu’il renouvelle l’expérience l’année prochaine.


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