Le billet de JPROCK :
j’ai toujours eu une affection particulière pour Graham Parker.
Le déclic a eu lieu en 1977 année où je découvre l’album Stick to Me et où je vois pour la première fois Graham et ses Rumours sur scène à l’AB donner un concert d’anthologie.
Depuis le londonien est toujours resté un de mes artistes favoris, une perle rare qui pour moi brille bien plus qu’un Elvis Costello avec qui on le compare souvent.
Et puis il y a The Rumour, un de ces bands mythiques comme le sont aussi les Heartbreakers de Tom Petty, Le E Street Band de Springsteen, les Bad Seeds de Nick Cave ou le Crazy Horse de Neil Young.
Un band d’exception au service d’un artiste d’exception. Une machine à jouer qui porte le rock et le groove au firmament de la scène pub rock.
Il y a quelques mois Graham était déjà venu nous rendre visite en solo à Gand au Minard Theatre , et je m’étais plu à rêver d’un retour chez nous avec The Rumour et dans une salle plus grande. Ce soir c’est chose faite avec cette date à l’AB qui va tenir plus que ses promesses..
Dès le début du show lancé au son de Last Night des Mark-Keys soufflé par les enceintes de l’AB, Graham & The Rumour démarrent avec "Fool's Gold" suivi de "Hotel Chambermaid ». Le ton est donné, le band envoie du lourd.
A 63 ans Graham possède toujours cette voix si particulière qui vous remue les tripes et physiquement, même si ses tempes sont maintenant grisonnantes, l’homme a toujours la même silhouette de rocker lutin aux lunettes sombres.
Et autour de lui chaque musicien est digne d’éloges, à commencer par Brinsley Schwarz dont les solos de guitare sont d’une efficacité redoutable tout comme ceux de son partenaire de six cordes le grand (par la taille et le talent) Martin Belmont.
Ces deux là se complètent parfaitement et sont soutenus par une section rythmique d’une efficacité redoutable constituée par le longiligne Andrew Bodnar à la basse et Stephen Goulding à la batterie. Et lorsque vous rajoutez à tout ce joli monde un claviériste d’exception dont la gestuelle atypique et parfois clownesque laisse à tous un souvenir impérissable le génial Bob Andrews, vous avez devant vous un putain de bon groupe.
Et quand la rumeur déferle sur vous rien ne peut l’arrêter!
Concernant la setlist, Graham pioche dans une carrière de plus de vingt cinq albums et nous offre des titres incontournables comme " Howlin’ Wind ", " Lady Doctor ", « Stick to Me « , « Watch the Moon comme Down « , « Get Started, Start a Fire »,
« Pouring it all Out« , « Local Girls « avec les interventions impeccables de Brinsley Schwarz à la guitare , « Discovering Japan » , " Nobody’s hurt You » , « You can’t be Too Strong », "The Moon was Low » et deux nouvelles compos » Wall of Grace » et "Flying to London ».
Pas possible de citer tous les titres dans l ‘ordre car pris par l’ambiance, j’ai préféré participer à la fête que prendre des notes tout au long du show.
La bonne humeur de Graham & The Rumour est communicative et on passe un fantastique moment à l’écoute de ce énorme band de pub rock pur jus.
Au fil des titres, l’ambiance monte crescendo et petit à petit le public s’enflamme et en fin de set rappelle deux fois les six musiciens.
« Passion is no Ordinary Word " chante Parker, et en effet le show de ce soir confirme la chose. Et lorsque Graham entame « Don’t Ask Me Questions » puis » Soul Shoes » c’est devant un public debout et heureux que le band se fait ovationner longuement.
En 2011 Graham Parker & The Rumour ont enregistré un nouvel album intitulé "Three Chords Good » et au vu du concert de ce soir on ne pouvait pas trouver meilleur titre pour annoncer le formidable retour d’un groupe et d’un artiste de légende.
Thanks guys you’re great, be back soon !
ps: on se demande vraiment qui a eu l’idée saugrenue de programmer Reena Riot,à la ville Naomi Sijmons la fille de Fons le bassiste des Scabs, en première partie de GP ?
Résultat des courses un accueil poli mais peu enthousiaste de la part d’un public totalement imperméable à son style. Dommage.
Texte et photos : JPROCK.