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Objectif Pal de juin... Partir, Tahar Ben Jelloun

Publié le 15 juin 2014 par Antigone

partir "Alors ainsi vous voulez déguerpir, partir, quitter le pays, aller chez les Européens, mais ils ne vous attendent pas, ou plutôt ils vous attendent avec des chiens, des bergers allemands, des menottes, et un coup de pied dans le derrière, vous croyez que là-bas il y a du travail, du confort, de la beauté et de la grâce, mais mes pauvres amis, il y a de la tristesse, de la solitude, de la grisaille, il y a aussi de l'argent, mais pas pour ceux qui viennent sans être invités."

Nous sommes au Maroc, avant 1999 et l'accession au trône du nouveau roi. Azel est un des nombreux jeunes à souhaiter quitter le territoire, la pauvreté, le chômage malgré les longues années d'études, l'impossible avenir. Ils sont tous agglutinés dans des cafés à observer au loin les côtes d'Espagne, et à chercher par tous les moyens à y accéder. Certainement, là-bas, ils trouveront le bonheur. Azel suit ainsi Miguel, un riche homme d'affaires, qui le prend sous sa protection et en fait son amant. Kenza, sa soeur, le suivra dès qu'il sera bien installé en Espagne. Mais le bonheur ressemble de plus en plus pour Azel à une prison à perpétuité, il n'arrive plus à faire semblant d'aimer les hommes, à jouer le jeu que l'exil lui demande de jouer. Kenza saura, elle, mieux déjouer les pièges, affirmer son caractère. Mais à quoi les rêves ressemblent-ils quand la réalité les rattrape et les bouleverse ? Restée à Tanger, une petite fille de quatorze ans, Malika, ouvrière dans l'usine aux crevettes, pousse son dernier souffle. Vers quoi la survie entraîne-t-elle donc les hommes ?

Voici un roman d'une grande force, sans doute un peu daté en ce qui concerne son contexte, mais profondément d'actualité pour le reste, tant l'obligation de l'exil existe tellement encore dans le monde. J'ai beaucoup aimé, et l'écriture de Tahar Ben Jelloun, et les histoires qu'il nous raconte. Chaque chapitre suit un personnage particulier et permet au lecteur de rentrer dans son intimité. J'avais déjà lu Tahar Ben Jelloun, je savais donc que je ne serai pas déçue. Certaines scènes ont pourtant été à la limite du soutenable pour moi. Mais comme elles servent le récit et ne sont pas là gratuitement elles m'ont semblé nécessaires. Encore un livre resté bien trop longtemps dans ma PAL.

Epuisé en format folio - Peut-être encore disponible chez Gallimard

Objectif Pal 2014 : 6/12 (#objectifpal2014) 

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