Plus rien ne bouge, par la Compagnie Désuète
Ce spectacle de la Compagnie Désuète, voilà bien longtemps que je le suis. Je l'ai vu à la création, dans une salle d'Animakt, à Saulx-les-Chartreux, dans le cadre du festival Ceux d'en Face. Puis à Paris (MJC Mercoeur), puis à Chalon. Et puis ici, "Plus rien ne bouge".
Si j'ai été touché par ce que j'avais vu la première fois, je dois reconnaître que j'ai craint qu'Aurélie Gaibourg s'éloigne de son propos initial. Et puis, il y a eu ce moment, ici, entre bois et rivière, où j'ai retrouvé quelque chose de ce qui m'avait ému alors. C'est, bien sûr, dans le travail, dans la relation entre la danseuse et le squelette, dans cet échange entre la vie et la mort. Dans ce rendez-vous tendre et violent de l'espoir et du désespoir, du lien et de la perte, de l'exhumation et de la dislocation, il me plaît de voir la danseuse se défaire de l'obsession morbide pour atteindre l'élan vital, retirer ce vêtement noir pour révéler la robe rouge comme une flamme, et sourire et s'affirmer enfin. Cela n'enfouit pas le mort dans les ténèbres de l'oubli puisqu'elle pourra de nouveau l'évoquer, apaisée.