C'est l'histoire d'une lycéenne révoltée et anticonformiste. A l'époque où jaillit la première émission musicale de télé-réalité dévoilant de jeunes chanteurs vivant dans un château, regardée par 99% de ses camarades, la jeune lycéenne en question décide de marcher à contre-courant et de s'intéresser à une autre forme de musique, plus intimiste, plus naturelle, moins surfaite, sans grosse production. La Rebelle jette donc son dévolu sur Vincent D
Vincent D, c'est lui.
Et, l'ex-lycéenne, tout le monde a compris...
Pourquoi parler de Vincent Delerm aujourd'hui? Tout simplement parce que j'ai commandé et reçu, puis regardé et adoré le DVD de sa tournée 2009, ces jours-ci. Je sais, ça date...Depuis l'album Les piqûres d'araignées, j'avais un peu laissé de côté Vincent Delerm car le CD ne m'avait pas trop plu. J'y suis retournée, il y a à peine deux ans, quand j'ai écouté Quinze Chansons qui est vraiment un très très très très très très bon album. Et puis j'ai rezappé un temps jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'une personne rencontrée l'an passé ressemble à mon chanteur. Pour combler l'absence du premier, je me suis replongée dans le visionnage des concerts du second, juste pour créer l'illusion. Transfert, transfert, quand tu nous tiens. Bref, tout cela n'a pas d'importance ici.Si le premier concert de Vincent Delerm, piano-voix, était plus que minimaliste, le deuxième était quasi identique et celui-ci est tout son contraire. Vincent Delerm nous replonge dans l'atmosphère des années 50-60 au départ avec un décor très rétro. Le concert est présenté à la mi-chemin entre cabaret et cinéma (avec les ouvreuses, les spots publicitaires avant l'annonce du film...)
C'est très référencé cinéma puisqu'on se retrouve dans un décor, justement, de cinéma.
L'ouverture repose sur Delerm au piano avec en arrière plan, un film noir et blanc, cinéma muet, où Vincent Delerm devient une sorte de Chaplin.
Ensuite, on se retrouve dans une maison qui s'apparente à celle qu'on peut trouver dans le film de Jacques Tati Les vacances de Monsieur Hulot.
Puis, on aura une référence forte: celle de Woody Allen.
Et une autre récurrente: celle de François Truffaut et son personnage-phare Antoine Doisnel.
C'est un formidable spectacle. Et puis voilà: Vincent Delerm est un artiste complet: Très bon comédien, mime, bon photographe.
Ce n'est pas un chanteur qui a du coffre mais au moins il chante juste, ses chansons veulent dire quelque chose. Il est l'auteur de tous ses textes. Il fait rire. Il pratique l'auto-dérision comme personne. Il est intelligent, il est fin.
Certains critiquent sa tendance au "name dropping", au référencement permanent. Je crois que les gens prennent les choses à l'envers: il ne faut pas essentiellement connaître toutes les références citées par Vincent Delerm pour comprendre mais elles permettent d’ouvrir notre culture. Je n'avais jamais vu Les Vacances de Monsieur Hulot, cela ne m'a pas empêché de comprendre l'ambiance. Depuis le visionnage de ce DVD, j'ai vu ce film de Jacques Tati.Et, désormais, je compte bien parfaire ma culture "Truffaut". Comme je suis une fan inconditionnelle de Woody Allen, il est vrai que lorsque Vincent Delerm y fait allusion plus ou moins explicitement, fatalement, dans mon esprit, ça fait tilt.
Ce DVD est accompagné d'un livre rempli de photos de tournées prises par mon Vincent Adoré, qui sont accompagnées parfois par des petits textes drôles, minimalistes, dont le ton est purement Delermien.
La façon qu'il a de jouer avec son public, c'est magique. Je ne l'ai malheureusement jamais vu sur scène. Vincent Delerm est formidable. Et je l'adore.
Concernant le dernier album, j'ai un avis différent à chaque fois que je l'écoute.