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WhoTheFuckAreYou vs. Paul Kalkbrenner

Publié le 15 juin 2014 par Wtfru @romain_wtfru

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Décapsuleur en poche et allumettes, c’est bien en toute quiétude que nous naviguons à vue dans une foule teenage, du même nom que ta catégorie préférée sur YouTeub. Il est 22h30 à notre montre-moustache, Paul K. vient de se lever. Encore chamboulé par sa soirée au Great Wall Electronic Music Festival de Beijing, il a préféré rentrer à pied par la Chine, pour se mettre au vert au Festi’Neuch, avant de repartir se « faire foutre chez les grecs » (auteur de citation inconnu).

Paul Kalkbrenner, Paul DB+, Kaliko ou encore Grenade, c’est bien au même sale gosse que l’on a à faire. Trompettiste jusqu’en 1990, il décide d’enfiler le pavillon de son cuivre bien profond dans la base arrière de son prof avant de tracer faire tourner ses premières assiettes. Grâce à un job de survie dans une rédaction Est allemande, il se finance du matos médiocre et se lance à la conquête d’E-Werk et Planet and Whale deux clubs branchés de l’époque. En 1999 son premier EP Friedrichshain sort. C’est le nom de son tier-quar. Ensuite, les années 2000 et Self. Ici, on est dans du lourd, de l’introspection d’une psychose improbable mais qui marche. Le voyeurisme continue et Paul K. reçoit la récompense de plus d’une dizaine d’années de travail grâce au nostalgique Hannes Stöhr et son film Berlin Calling dans lequel Paul Kalkbrenner, en plus d’en faire la bande originale, y joue le premier rôle. Il surf sur la vague ayant compris que le voyeurisme des autres rapporte gros et sort en 2010 un documentaire live sur sa life. Dernière platine ? Guteng Tag en 2012.

C’esttout Festi’veuch et son jeux de lumière qui reflète sur le crâne de Paul K. dès son arrivée sur scène, blase de la Manschaft sur les épaules. On est pas rancunier, on a fait le deuil de Mexico ’86 alors qu’eux ont toujours le Croatie – Allemagne de France ‘98 à travers la nouille – violence gratuite. La rigueur allemande est à l’honneur et Paul K. ne déroge pas à la règle : le live est divisé en trois partie égales, mais pas à elles-mêmes. On s’explique.

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 #1 le grand 1 – il nous chauffe, nous chatouille les oreilles avec une plume, doucement, il nous émoustille. Le visuel est très rond, très technologique, avec des cadrans oscillants aux rythmes électroniques. Un retro-futurisme en perspective. Jusque là tout va bien. Nos voisins trentenaires +, les seuls, s’y connaissent. « Ah, ça va mieux là, il a plus mal à l’œil comme au Montreux ». Oui, Paul va mieux, merci, c’est gentil de demander. Nous retrouverons ce même groupe pendant la deuxième phase. On pensait que les préliminaires duraient un peu trop longtemps, mais on est bientôt au milieu du #1. On sait qu’à cet instant précis, vous pensez à toutes les fois, vous les filles, que votre amant à jouis alors qu’il n’était pas encore à l’intérieur.

#2 les triangles – c’est notre partie préférée. Parce que les triangles c’est beau et surtout ça tape fort. Ce sont vraisemblablement les restes acides qui refont surface. On se trouve attaché à l’avant d’un train qui traverse l’Allemagne à toute vitesse, un peu comme sur la chaine DB de la Deutsche Bahn. Ca nous fait du bien, c’est doux et ça pique. A l’embouchure de ses platines, ou y retrouve la coulisse de sa trompette sur laquelle glissent basses et autres sons décortiqués. « Oh mec, putain, il a nous a feinté, il a pas fait comme au Sonar. Ah l’bâtaaard ».

#3 les hits – il nous caresse de nouveau l’oreille avec une plume, mais après se l’être passé dans le fion, parce que là, c’est les tubes et les teenage remuent à blinde.

Il fait le boulot le gamin et heureusement, car l’héritage est lourd et le risque de décevoir est énormissime. Il a su y faire, car sans vouloir être trop minimaliste, il a réussi à capter notre attention pendant que les néophytes, pensant que Paul Kalkbrenner était l’entraineur de Schalke 04, bougeaient la main en l’air. Le futur de l’électro y est à condition de ne plus flirter avec Bob Sinclar.


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