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Testament à l'anglaise

Publié le 16 juin 2014 par Pralinerie @Pralinerie
Ville City Décidément, j'ai du mal à être à l'heure pour les LC du mois anglais. Je viens seulement de finir ce titre de Jonathan Coe... Et c'est une excellente pioche ! Figurez-vous qu'il patientait depuis plusieurs années dans ma PAL, depuis la lecture de La Maison du sommeil, il me semble. Je n'avais donc pas ouvert de Coe depuis un bail et cette redécouverte m'a donné envie de piocher plus souvent des idées de lectures dans ses titres.  Testament à l'anglaise, c'est bien sûr une histoire de famille. Anglaise. Dans les années Thatcher.  Les Winshaw sont une grande famille anglaise. On les rencontre une première fois en 1961. On apprend que Godfrey, frère de Lawrence, Tabitha et Mortimer, est décédé en 1942. Tabitha imagine que Lawrence a transmis des informations aux Allemands, qui ont permis d'abattre l'avion de son frère. Elle a été enfermée à l'asile. En 1961, tout le monde se réunit pour les 50 ans de Mortimer. Et l'on a un premier aperçu de cette famille que chaque chapitre nous aidera à mieux connaitre. Comment entrer chez eux ? Par le biais d'un jeune écrivain engagé pour écrire l'histoire de cette famille. Notre roman se déroule sur quelques mois de l'année 1990. La vie de Michael alterne avec des portraits de chaque membre de la famille Winshaw. Chacun est riche et puissant dans un domaine particulier. Hilary est la reine du petit écran et de la presse. Henry est un politique sans foi ni loi. Roddy est un galeriste renommé. Dorothy est à la tête d'un groupe alimentaire, prônant l'élevage intensif. Thomas est financier et Mark, marchand d'armes. Chacun nous permet de découvrir un pan de la société anglaise, complètement manipulée par ces quelques personnages sans scrupules. Ils n'ont qu'un idéal, devenir chaque jour plus riche et puissant. Cela se fait aux dépens de la sécurité sociale anglaise, de sa santé intellectuelle et physique, de ses économies, et même de sa sécurité ! Bref, chacun est une plaie pour la société. Sous des allures de roman policier, avec un enquêteur et écrivain presque raté qu'est Michael, ce roman est aussi très politique. Il signale les dommages collatéraux de la politique de Thatcher. Mais jamais cela n'est pesant, c'est bien souvent drôle (même si on rit un peu jaune) ou émouvant. Enfin, ce roman s'interroge aussi sur le travail de l'écrivain, et plus largement de l'artiste, ainsi que sur celui des éditeurs et marchands d'art. Sa construction sous forme d'enquête et de personnalités qui se répondent est très agréable. Et l'on trouve des références à Agatha Christie comme au roman gothique. Alors certes, c'est parfois excessif et caricatural mais ça reste délicieusement british et très second degré. Au total, c'est un roman très complet et en cela très plaisant. LC mois anglais
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