Magazine Cinéma

The Two faces of January, de Hossein Amini

Publié le 17 juin 2014 par Boustoune

Un été, en Grèce, dans les années 1960. Rydal, un guide touristique d’origine américaine (Oscar isaac)  rencontre un couple de touristes, Colette et Chester MacFarland (Kristen Dunst et Viggo Mortensen). Attiré à la fois par le mari, qui ressemble beaucoup à son père fraîchement décédé, et par sa femme, à la beauté envoûtante, mais aussi et surtout par l’apparente fortune du couple, il tente de sympathiser avec eux.
En leur rendant visite à leur hôtel, il se retrouve mêlé malgré lui à un meurtre. Le trio n’a d’autre alternative que de fuir le pays au plus vite, pour échapper à la police grecque. Mais pour cela, ils ont besoin de faux papiers et un endroit discret où ils pourront se planquer en attendant. Pas simple dans un pays aussi touristique…Rydal décide alors de les emmener en Crête, île un peu moins fréquentée et où il est plus facile de se cacher.
Au cours de cette cavale, sous l’effet de la fatigue et de la tension nerveuse,  les liens du couple se distendent et le jeune guide tente d’en profiter pour séduire Colette. Evidemment, Chester n’apprécie que très modérément. Un rapport de force s’instaure entre les deux hommes, qui ne pourra mener qu’au drame…

XU*6395748

Le script, assez bien écrit, est très fidèle au roman éponyme de Patricia Highsmith. On retrouve la patte de l’écrivaine américaine et notamment son talent à tisser des récits dont les enjeux reposent sur les personnages et les côtés les plus vils de l’espèce humaine : cupidité, jalousie, mensonge, tromperie, infidélité, lâcheté… Et, une fois n’est pas coutume, c’est dans une ambiance solaire et caniculaire que s’expriment les sentiments les plus noirs.

Hossein Amini peut aussi s’appuyer sur d’excellents comédiens pour incarner ces personnages ambigus. Tous assurent le métier avec un indéniable talent, à commencer par Viggo Mortensen, parfait en homme aux abois, victime de sa propre cupidité. Face à lui, Oscar Isaac est également impeccable en petit escroc pris dans la tourmente des sentiments. Et Kirsten Dunst incarne l’objet du désir des deux hommes, qui déchaîne malgré elle  les passions.

The two faces of january - 4

Le film, donc, ne manque pas d’atouts. Pourtant, il ne fonctionne pas totalement. On peine à rentrer dans l’intrigue, à s’attacher aux personnages. Et quand enfin on réussit à accrocher au récit, la narration s’étiole et l’ennui s’installe.
Le problème vient avant tout de la mise en scène de Hossein Amini, un peu trop atone et trop académique.
Plein soleil, la référence du cinéaste, était bien plus intense, et il le devait autant au jeu formidable de Delon et Ronet qu’à la réalisation de René Clément. Ici, on est plutôt au niveau de son remake américain, Le Talentueux Monsieur Ripley. Mêmes qualités esthétiques et artistiques, même défaut : un manque de rythme et de fluidité, et une mise en scène beaucoup trop sage.

The two faces of january - 3

Le cinéaste finit quand même par se lâcher avec un plan-séquence virtuose, où il parvient enfin à donner de l’ampleur et du rythme à sa narration. Hélas, cela intervient un peu trop tard pour nous emballer pleinement…

Cela dit, The Two Faces of January est loin d’être un mauvais film, surtout si l’on considère que Hossein Amini, scénariste réputé (Jude, Drive, Les Ailes de la colombe…) mais cinéaste néophyte, signe ici sa première réalisation.
Il satisfera probablement tous ceux qui préfèrent les thrillers psychologiques “à l’ancienne” aux polars hystériques d’aujourd’hui, et nous donne envie de suivre la carrière du cinéaste, en espérant qu’il saura affirmer davantage son style et sa virtuosité technique.

_______________________________________________________________________________

The two faces of january
The Two faces of January
The Two faces of January

Réalisateur : Hossein Amini
Avec : Viggo Mortensen, Oscar Isaac, Kirsten Dunst, Daisy Bevan, Yiğit Özşener, David Warshofsky
Origine : Etats-Unis, Royaume-Uni, France
Genre : film noir en plein soleil
Durée : 1h37
Date de sortie France : 18/06/2014
Note pour ce film :
Contrepoint critique : A voir à lire

______________________________________________________________________________


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Boustoune 2984 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines