Collage - 16 juin 2014
Amis, voila ce que je veux, C’est presque rien et presque tout.
J’ai tant vécu qu’un jour vous devrez m’oublier inéluctablement, vous m’effacerez du tableau : mon cœur n’a pas de fin.
Mais parce que je demande le silence ne croyez pas que je vais mourir : c’est tout le contraire qui m’arrive il advient que vais me vivre.
Il advient que je suis et poursuis.
Ne serait-ce donc pas qu’en moi poussant des céréales, d’abord les grains qui déchirent la terre pour voir la lumière, mais la terre mère est obscure, et en moi je suis obscur : Je suis comme un puits dans les eaux duquel la nuit dépose ses étoiles et poursuit seule à travers la campagne.
Le fait est que j’ai tant vécu que je veux vivre encore autant.
A présent, comme toujours, il est tôt. La lumière vole avec ses abeilles.
Laissez-moi seul avec le jour.
Je demande la permission de naître.
Pablo Neruda – Vaguedivague