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Eaux lentes sur Venise de Françoise CRUZ

Par Lecturissime

Eaux lentes sur Venise de Françoise CRUZ

♥ ♥

"Tant de choses importantes ne se disent qu'au moyen du silence."

Ce que j'ai aimé :

Leona Dal Contralto et Clemenzia Dal Violino sont deux orphelines recueillies par La Piéta, institution religieuse vénitienne au XVIIIème siècle Les deux jeunes femmes reçoivent les cours de musique de Vivaldi et deviennent deux musiciennes au talent exceptionnel. Mais quand l'une se perd dans les nuits vénitiennes, l'autre veille, sentinelle droite et intègre. L'alternance des points de vue, nous offrant les deux journaux intimes des jeunes femmes permettent de découvrir deux univers, l'un passionné, l'autre bien plus modéré. 

La Venise du XVIIIème siècle resplendit portée par une écriture poétique qui l'embellit : 

"Venise nous offre invariablement les plus beaux, les plus époustouflants spectacles : lumières d'or se déversant sur les toits, incendiant toutes les façades, les faisant glisser de l'oranger au pourpre, lumières blanches, mystérieuses, si complices de l'obscurité qu'elle nous enferme dans son énigme... Mais Venise, grisée de fêtes et de débauches, tire sur ses vêtements brodés d'or afin de cacher les guenilles qui la recouvrent. Ma Cité est envahie de vagabonds, garçons brutaux et sales, rôdant pieds nus, furetant et prêts à un mauvais coup en échange de vin aigre."

Eaux lentes sur Venise de Françoise CRUZ

Leona se perd dans ses nuits d'or, dans ses orgies inoubliables et licencieuses. Carnaval de désirs et de plaisirs, ce sont aussi des nuits desquelles on se réveille désenchantée quand les masques tombent.

"A Venise on meurt tous les jours dans une immense fièvre de plaisir;"

La musique tient les jeunes femmes debout et leur offre un exutoire dans un monde tourmenté :

"La musique est un parfum tenace. Acre, suave, fort comme un alcool, long comme l'enfance. Un parfum qui s'insinue inexorablement par chacun des pores de notre peau. Avant que l'on ait pu dire un mot, le parfum de la musique nous a déjà submergés, épousés comme une seconde peau. Comme une marée, il nous étourdit et nous étreint avec ses effluves de sous-bois humides, de rivières transparentes, avec ses brassées printanières, ses souvenirs de la mer, ses chuchotemetns verts provenant des canaux. La musique est volutes, désirs. "

Un court roman qui nous plonge dans une Venise du XVIIIème morale et licencieuse à la fois...

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai regretté le manque de consistance dans l'intrigue.

Premières phrases :

"Comment fait-on pour commencer à vivre ? Un cri, à ce que l'on nous dit, douleur, plaisir, nosu baptise, des ténèbres aux lumières.

La lagune m'a déposée au bord du monde."

Infos sur le livre :

Chez l'éditeur

Vous aimerez aussi :

Eaux lentes sur Venise, Françoise Cruz, Naïve, 2011, 250 p., 


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