Pour une femme - 7/10

Un film de Diane Kurys (2013 - France) avec Mélanie Gauthier, Benoît Magimel, Nicolas Duvauchelle, Clotilde Hesme, Denis Podyladès, Julie Ferrier, Clément Sibony

Joli, mais déjà vu.

L'histoire : Tanya et Anne ont enterré leur mère, puis leur père. En faisant le tri dans les souvenirs laissés, Anne va découvrir un secret de famille bien gardé. Flash-back. Fin des années 40. La guerre est finie. Léna et Michel, tous deux d'origine russe, juifs, ont échappé aux camps de la mort, où ils se sont rencontrés. Ils se sont mariés, ont une petite fille, Tanya, et viennent d'obtenir la nationalité française. Une petite famille heureuse, même si financièrement parlant, c'est difficile : Michel est tailleur, mais le tissu est rare et cher. Surgit alors soudainement son jeune frère, Paul, qu'il croyait mort...

Mon avis : L'histoire est authentique puisque Diane Kurys nous raconte l'histoire de ses parents. Gros secret de famille : la réalisatrice est en fait issue de la liaison de sa mère avec son beau-frère, ce qu'elle n'a appris qu'à l'âge adulte.

Le film est joli et surtout très bien interprété ; c'est ça qui le sauve. Car pour l'histoire si, comme de nombreux écrivains et réalisateurs, égocentriques et narcissiques, Kurys semble croire que ses histoires de famille sont hyper originales et méritent de faire le sujet d'un film... elle se leurre complètement ! Cette liaison est tout ce qu'il y a de plus banal et prévisible. Au lieu de s'attacher à chaque fois (ce n'est pas le premier film autobiographique qu'elle fait) sur des petites tranches de vie qui existent dans toutes les familles du monde, elle pourrait plutôt s'intéresser au vrai drame qu'on subi ses parents pendant la guerre, échappant de justesse aux camps de la mort. Elle nous le fera peut-être un jour.

A noter d'ailleurs le générique de début, qui m'a surprise par son auto-satisfaction, sans complexe : des photos anciennes de sa famille se mêlent à des images de tous ses films les évoquant... Gloire à Diane ! Qui tient LE super filon pour entretenir sa filmographie : moi, moi, moi.

Mais le train train quotidien (amitité de sa mère et de sa copine - rôle repris ici par Clotilde Hesme - : Coup de foudre ; adolescence : Diabolo Menthe, vacances en famille : La Baule-les-Bains, adultère et père biologique inattendu : Pour une femme...) faut qu'elle arrête ! Des jolies choses, bien sûr, émouvantes, mais tout de même extrêmement banales ! Côté vie privée des bons Français moyens, j'en aurais de bien plus vertes à raconter ah ah ah ! Ma famille n'a pas trop fait dans le conventionnel. Diane, c'est quand tu veux si t'as besoin d'un scénario un peu original !

Y a bien le parcours du tonton, espion, pas espion, chasseur de nazis, c'est un peu confus et en réalité, ça n'apporte rien de plus à l'affaire. A croire que cette intrigue-là est inventée, histoire de broder un peu.

Donc voilà... je ne m'attarderai pas.

Mélanie Gauthier est si belle que je suis toujours scotchée à l'écran par sa seule présence, alors il peut bien lui arriver n'importe quoi dans un film, je serai toujours fascinée ; elle a un visage d'ange qui me laisse coite. Et elle joue vraiment très très bien.

Ce film est l'un des meilleurs de Kurys, ne lui retirons pas ça. Joliment filmé, avec de merveilleux acteurs, et une histoire d'amour touchante. Ultra rapide cependant, sachez le... quelques regards, deux trois bisous, et hop c'est fini. Elle n'arrive que vers la fin et Kurys ne s'y attarde pas tant que ça. C'est davantage l'histoire d'une petite famille après la guerre, une chronique douce amère, plutôt qu'une grande passion amoureuse. Loin, très loin d'être original.

Et vraiment cet excès de récits autobio commencent à m'agacer... Un peu fastoche, et un peu prétentieux, comme source d'inspiration.