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Le vide taoïste

Publié le 23 juin 2014 par Joseleroy

Je lis une bonne introduction au Taoïsme, simple et faisant le lien avec les philosophies occidentales.

Apprendre à philosopher avec les Taoïstes de Michèle Moioli

apprendre

Voici un passage sur le vide:

"Le Vide originel / Un principe métaphysique

 (...)

En premier lieu, dénué de toute qualité et de toute forme, le Dao est le Vide « Vide et Néant; c'est là que demeure le Dao » (Huainan Zi, VII).

Ensuite, de ce Vide procèdent toutes choses. « Du non-être naît l'être; du vide naît le plein» (ibid., I).

Le Vide, pour les taoïstes, est en effet fondateur et le terme de Dao désigne chez eux le néant où tout commence et finit et qui est donc la source, la racine, le fondement universel. Le Dao en ce sens se révèle comme un principe d'existence: il est la raison dernière des choses.

Le Dao est le principe premier d'abord du point de vue chronologique. « Avant le Ciel et la Terre, Il existait une substance, un être sans forme. » (Dao De Jing, XXV)

«Le Ciel ne couvrait pas. La Terre ne portait pas. Et pourtant, Lui était déjà là : le Tao primordial, plus ténu que l'infiniment petit, plus vaste que l'infini­ment grand-» (Quatre Canons de l'empereur Jaune, section IV, La Voie Origine).

Surtout, le Dao est ontologiquement premier et en cela représente-t-il un principe métaphysique. « Vide, sans forme, son aspect est obscur, pourtant, de cette obscurité, procède la vie de tous les êtres» (ibid., section I, De la Loi comme Principe).

Parce qu'il est constitutif de toutes choses, parce qu'il est la trame universelle de tout ce qui est, parce qu' il est l'englobant et le tout du monde, le Dao corres­pond à notre notion de l'Absolu. « Le Tao suprême est si haut que nul ne peut le contempler, si profond que nul ne peut le sonder. La lumière du soleil n'exprime que faiblement son éclat, l'infini n'embrasse pas son extension » (ibid., section IV, La Voie Origine). (...)

Le Dao est le principe ultime et, comme le Dieu de la métaphysique occidentale, il est la cause première, incréée source de tout ce qui est : « Ce qui produit les êtres n'est pas produit. » (Lie Zi, I, II). La différence irréductible entre le taoïsme chinois et le christia­nisme ou la métaphysique qui est, pour une part, son pendant philosophique étant bien sûr que le Dieu de l'Occident est l'Être pur, l'Être suprême, souverainement et pleinement réel, là où le Dao est, au contraire, pur non-être, absence, vide, néant, obscurité - éblouissante obscurité - et silence. «Le néant, dira clairement Descartes, ne saurait produire aucune chose» (Méditations, III). La conception taoïste du Dao est à l'opposé : non-être et non-forme, le Dao est ce qui donne forme aux dix mille êtres. Le Dao, comme Dieu, est l'Absolu mais il est créati­vité aveugle et inconsciente, force impersonnelle et immanente à la totalité du réel.

Or, si le Dao est l'origine et si de lui naissent tous les êtres, alors il peut être dit la Mère universelle, et la mère des transformations créatrices» (Huainan Zi, XXI).

«Il est la mère de tout ce qui est» (Dao de fing, XXV)." Michèle Moioli

On sait en effet que c'est le vide qui permet l'usage des choses,; voici ce que dit Lao Tseu dans le Tao Te King

"Trente rayons convergent au moyeu
mais c'est le vide médian
qui fait marcher le char.

On façonne l'argile pour en faire des vases,
mais c'est du vide interne que dépend leur usage.

Une maison est percée de portes et de fenêtres,
c'est encore le vide qui permet l'habitat.

L'être donne des possibilités,
c'est par le non-être qu'on les utilise."

 C'est dans la direction de ce doigt que je trouve le vide qui permet l'usage de la vie  :

doigt-qui-pointe

jlr


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