La peur de l'éveil

L'éveil peut faire peur, car on y découvre le vide. Avec la découverte de notre vraie nature, le sujet a effet l'impression de disparaitre dans l'espace, d'être réduit à rien. Au centre de la perception se trouve une absence d'observateur, un immense vide qui parait à nos habitudes mentales et à nos croyances comme une mort.

Douglas écrivait : "Cette peur a une raison profonde et bien fondée, elle est l’expression de la peur que nous avons tous, la peur fondamentale, la peur de la mort et de l’annihilation."   "Presque tous, nous avons peur de regarder à l’intérieur de nous-même, nous redoutons cela plus que la mort. Nous ferions n’importe quoi pour l’éviter."

Des énergies puissantes peuvent aussi se mettre en mouvement ; le coeur peut s'emballer; un sentiment de vertige peut s'emparer de nous.

Mais il n'y a pas à avoir peur. Car le vide est rempli d'une vie nouvelle et plus large, plus vaste, plus libre. Nous n'allons rien perdre en fait sinon nos limites et nos croyances; notre existence va s'en trouver infiniment plus ouverte et plus joyeuse. En fait notre petit moi va laisser place à une conscience vide-pleine intensément éveillée.

Sans doute faut-il accepter de lâcher-prise. C'est ce que j'appelle : Le saut dans le vide.

La métaphore de la chenille et du papillon illustre bien cette transformation: la chenille a peur peut-être de devenir un papillon; elle ne voit que sa disparition et ignore ce qui l'attend au-delà. Que sait-elle de la vie ailée? Que sait-elle de l'espace ? Rien. Elle ne sait que ramper sur la terre. C'est pourquoi elle doit faire confiance à la transformation qui s'opère en elle; c'est le cours de sa vie et de sa maturité.

Il nous faut nous aussi passer de la chenille-individu à l'éveil-papillon dont nous ne savons encore rien.

Hommage, Hommage à l'éveil !

jlr