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Les suprêmes de Edward Kelsey Moore

Par Karine Simon @karine59630

Le 26 juin 2014

Synopsis :

Elles se sont rencontrées dans les années 1960 et ne se sont plus jamais quittées : tout le monde les appelle "les Suprêmes", en hommage au célèbre groupe des années 1970. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles "quinquas" afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont fait d’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles élaborent leurs stratégies de survie et se gavent de poulet frit.
Rendez-vous avec vos futures meilleures amies…

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Les premières lignes :

Je me réveillai en nage ce matin-là. J’avais dormi profondément, ma chemise de nuit me collait à la peau, le visage me picotait. Troisième fois cette semaine. 4 h 45 luisait au réveil posé sur la coiffeuse à l’autre bout de la chambre. J’entendais le ronronnement du climatiseur et sentais l’air me caresser les joues. Avant de me coucher, j’avais réglé le thermostat sur seize. Logiquement il devait faire frais. Logiquement oui, et je pouvais même en être sûre car mon mari, James, qui ronflait à côté de moi, était habillé comme en plein hiver alors que nous étions mi-juillet. Il dormait comme un bébé – un bébé d’âge mûr, d’un mètre quatre-vingts et complètement chauve – enveloppé dans un cocon qu’il s’était fabriqué avec le drap et la couverture que j’avais envoyés valser pendant la nuit. Seul le haut de son crâne marron dépassait des draps à fleurs. Pourtant, tout en moi hurlait qu’il faisait au moins cinquante degrés.

Mon avis :

"Les suprêmes" c’est tout d’abord un roman "pépite" , c’est à dire un roman qui marque le lecteur d’un souvenir indélébile. Je sais qu’il fera parti des livres que je n’oublierai pas et que je conseillerai les yeux fermés ; Je présume que vous avez compris, j’ai adoré et c’est un joli coup de cœur.

C’est vrai, je m’y attendais un peu, en effet, la couverture, le titre et le synopsis m’avaient tapée dans l’œil. Les premiers avis que j’avais lus étaient tout positifs. Mais parfois on attend alors trop d’un livre, mais ici ça n’a pas été le cas. Je n’ai aucun reproche à faire ce livre.

Odette, Clarice et Barbara Jean sont trois afro-américaines d’une cinquantaine d’années, et elles se connaissent depuis l’adolescence.  Elles arrivent donc à une nouvelle étape de leur vie, puisque leurs enfants ont tous quitté le domicile familial. Il faut se réadapter et réapprendre à vivre seule avec son mari.
Les trois amies vont alors se replonger dans leurs souvenirs, les bons comme les mauvais, et je peux vous dire qu’elles n’ont pas eu la vie si facile que ça.

Ce roman m’a de suite fait penser à La couleur des sentiments, un livre qui m’a laissé également un très bon souvenir. Je ne suis d’ailleurs pas la seule à avoir fait un rapprochement. Bien évidement ici l’histoire est complètement différente. Mais je pense que ce sont les personnages qui m’y ont fait pensée. Il y a des passages ou je ne pouvais m’empêcher de rire, également, comme dans le roman de Katryn Stockett. Par certains côté, (ceux des souvenirs et des moments difficiles) ce livre m’a également fait penser à Beignets de Tomates Vertes de Fanny Flagg, un autre de mes romans fétiches.

Durant toutes ces années traversées ensemble, Odette (mon personnage préféré parce qu’il est l’amie sur qui ont peut compter, et son humour), Clarice et Barbara Jean vont se soutenir et s’entraider. Des années soixante ou la ségrégation était encore de mise dans de nombreux états Américains jusqu’aux années 2000, elles vont passer par des moments heureux mais aussi d’autres beaucoup plus difficiles.

L’écriture est très fluide, par contre j’ai trouvé étrange que la narration soit à la première personne pour les chapitres concernant Odette, et à la troisième personne pour les autres. Mais ce n’est qu’un détail qui ne m’a pas dérangée plus que ça.

Ce roman n’est pas seulement drôle, il est aussi tendre et émouvant. J’ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux. Durant ma lecture, j’avais presque l’impression qu’Odette, Clarice et Barbara Jean devenaient mes amies, c’est leurs vies qui défilaient devant mes yeux au fur et à mesure que je tournais les pages.

Ce roman est disponible aux Editions Actes sud depuis le 2 avril 2014.


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