Sang pour sang - 4/10

Un film de Ethan et Joel Coen (1985 - USA) avec Frances McDormand, John Getz, Dan Hedaya, M. Emmet Walsh

Pas le mieux... mais leur premier.

L'histoire : Abby veut quitter son mari, un homme irascible voire violent, et jaloux. Il vient de lui offrir un joli revolver et elle trouve ce cadeau fort judicieux... Son collègue l'emmène loin du domicile conjugal et en profite pour lui avouer qu'il la trouve à son goût. Abby craque et ils passent une nuit à l'hôtel. Pas de bol, l'époux les fait suivre par un détective privé.

Mon avis : Les frères Coen, j'adore, et ils font partie de ceux dont je veux voir la filmographie complète. Il m'en manque quatre, désormais, pour être à jour. (Tous ne sont pas sur ce blog, car certains je les ai vus avant sa création). Sang pour sang était leur tout premier long métrage et il passait récemment sur... Arte bien sûr !

C'est loin d'être grandiose, mais on remarque déjà plusieurs marques de fabrique : un humour noir léger (ils ne mettent pas les pieds dans le plat comme les British, c'est beaucoup plus subtil), des gens très ordinaires, voire un peu stupides sur les bords, à qui il arrive des choses extraordinaires, et... Frances McDormand. Mais le scénario ne présente pas une grande richesse d'écriture, c'est un peu sommaire, et les situations décalées, déjantées, qu'on aime tant, restent fort timides. J'ai baillé quelquefois.

Heureusement Frances, toute jeune, adorable, et Dan Hedaya, livrent des prestations mémorables.

La presse (récente) exulte... Encore une fois, je me demande si sa simple évocation des frères Coen ne les plonge pas dans le bain des louanges à tout crin. Faut pas exagérer tout de même ! D'ailleurs, les spectateurs n'ont pas ressenti la même extase apparemment... sauf quelques uns (des étudiants en cinéma ?) qui détaillent avec ravissement les raffinements de la mise en scène. C'est vrai que la photographie est aux petits oignons, mais bon, ça ne fait pas tout. 

Les critiques de l'époque ont apprécié ces nouveaux réalisateurs pour la modernité de leur mise en scène, eux aussi, mais pas de passion dans les propos. Le meilleur restait à venir ! Il faudra attendre Fargo (1996), leur sixième opus, pour que le mythe commence.