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Mr Brown

Publié le 28 juin 2014 par Adtraviata

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Quatrième de couverture :

C‘est toujours après le drame qu’on s’avise qu’un personnage falot a traversé la scène sans que personne lui prête attention. 
Et, justement, dans le bureau de Mr Winttington, il y avait un clerc qui se faisait appeler Mr Brown. Mais voilà ! Personne n’était capable de se rappeler quoi que ce fût de Mr Brown. Pas même son visage. La description qu’on donne invariablement de Mr Brown, c’est qu’il ressemble à tout le monde.

Ce Mr Brown est le deuxième roman écrit par Agatha Christie en 1922, c’est son mari Archie qui l’engagea à continuer à écrire alors que La mystérieuse affaire de Styles (premier roman de Dame Agatha, première apparition d’Hercule Poirot) semblait ne pas lui avoir fait gagner assez d’argent pour entretenir la maison familiale de la mère d’Agatha Christie. Elle met donc en scène pour la première fois Tommy et Tuppence Beresford, les Jeunes Aventuriers, qui se marieront à la fin de ce premier opus et qui, paraît-il, ressemblent au coupe que formaient Archie et Agatha. Ils seront les héros de cinq romans, dont le dernier de l’auteur, Le cheval à bascule, écrit en 1973.

Le roman démarre en 1915, lors du naufrage du Lusitania : un Américain, porteur d’un plan secret capital pour les Alliés, confie le document à une jeune femme "parce que les femmes et les enfants seront sauvés en priorité". Mais dès sa descente du bateau, la jeune Jane Finn sera le jouet d’une organisation secrète elle aussi, dirigée par un certain Mr Brown. C’est après la guerre que Thomas Beresford et Prudence Cowley, dite Tuppence, tous deux en mal d’indépendance et de l’argent qui va avec, seront amenés à rechercher la jeune Américaine disparue. Ils seront aidés en cela par Mr Carter, un vieux diplomate anglais, Julius Hersheimmer, cousin de Jane Finn et le brillant avocat James Peel Edgerton. Aidés ou manipulés ? Car très vite, nos deux aventuriers se rendront compte qu’ils ne doivent pas faire confiance à tout le monde. Leur intelligence, leur intuition, leur fraîcheur ne seront pas de trop pour venir à bout des sombres manoeuvres de Mr Brown.

On s’en doute, le bien triomphera du mal au bout de ce roman de 231 pages (dans la version intégrale des Beresford que je possède) et les événements s’enchaînent sur un rythme trépidant et avec des coïncidences un peu trop bienvenues pour être tout à fait vraisemblables, mais ne boudons pas notre plaisir : Dame Agatha se révèle déjà un grand maître du suspense et de la construction d’une intrigue pleine de rebondissements, elle s’essaye au roman d’espionnage avec un goût pour la parodie assez amusant (notamment des le personnage d’Albert, jeune aide des Beresford féru de romans policiers "de quatre sous") et surtout elle nous présente avec humour un couple de héros vraiment rafraîchissants, typiquement anglais et bien plus efficaces qu’on ne pourrait le craindre ! Et c’est ainsi qu’on se rend compte qu’à l’époque des i-phones et autres gadgets électroniques hyper-rapides, ce genre de roman a un charme fou avec ses télégrammes, ses mots griffonnés à la hâte et portés par coursier, ses inquiétudes quand on est sans nouvelles de quelqu’un pendant au moins trois jours (et pas dix minutes…)

(C’est Carter qui parle) "A première vue, c’est un jeune Anglais comme tant d’autres, sain et même un peu lourdaud. Lent dans ses raisonnements, incapable de se laisser entraîner par son imagination, pour la bonne raison qu’il en est dépourvu. Difficile à tromper. Il réfléchit lentement et, quand il a une idée en tête, il ne la lâche pas. La jeune fille est tout à fait différente. Plus d’intuition et moins de bon sens. Ils forment un couple charmant et une bonne association : pondération et dynamisme." (p. 179)

Malgré les petites invraisemblances (mais c’est pour que le bien l’emporte à la fin et que le méchant soit totalement battu) j’ai donc passé un bon moment en compagnie des Beresford, encore une fois un roman parfait pour la fin des joyeusetés scolaires de juin et un beau point final à ce mois anglais !

Agatha CHRISTIE, Mr Brown, traduit de l’anglais par Albine Vigroux, Le Masque, 2010 (L’intégrale Les Beresford, Le Masque, 2008)

C’est la journée Agatha Christie aujourd’hui dans le Mois anglais.

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