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J’ai testé | Assister à l’émission Alcaline

Publié le 29 juin 2014 par Generationnelles @generationnelle

C’est l’émission qui a remplacé Taratata. Mais sans Nagui, sans décor en carton-pâte mais toujours avec le même amour de la musique. Son enregistrement nous a conquis. 

Souvent il faut effectuer des arrêts et des changements pour aller montrer sa tête à la télé et parfois… il suffit d’aller dans une salle de concert. C’est un des avantages d’Alcaline et c’est loin d’être le seul!

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Bon, on ne va pas se leurrer, souvent aller à l’enregistrement d’une émission ça ressemble plus à s’inscrire à Erasmus qu’à s’enregistrer à l’aéroport d’Heathrow. « Non ce n’est pas ici, c’est en face, tournez à gauche puis droite puis allez tout droit, sautez trois fois en l’air et vous serez arrivés! » De grosses galères aussi glorieuses que la recherche du CDI à l’arrivée en sixième, entre la salle 108 et B412.
Là, c’est beaucoup plus simple. Car le lieu de rendez-vous est beaucoup plus familier. La célèbre salle du Trianon accueille les artistes de l’émission pour leur live depuis septembre 2013 : des musiciens comme Coldplay, Shaka Ponk ou… Bernard Lavilliers. Une programmation assez éclectique pour un public très fidèle.

En parlant de public, le voilà. Ah ça, impossible de le manquer. Le long du Boulevard Rochechouart, une  longue queue s ‘étire et  fait barrage aux  boutiques à chaussures du Sud Pigalle. « Pardon mais vous faites la queue pour quoi? » Voisins, spectateurs ou même touristes,devant cette foule rangée pose la question. Plus ordonnée que pour les soldes mais tout aussi fatigante qu’avant un concert, la file d’attente se fatigue, socialise un peu, compare ses expériences de live dans le coin. « L’autre jour je passais dans le coin et on m’a dit, vous voulez assister à un concert d’Indochine? J’ai dit oui! » L’enthousiasme du quidam va-t-il être aussi grand pour ce live là? « Ah! enfin ça avance! Faut dire qu’avec le temps d’attente et la chaleur du jour… » Oui du jour, du beau jour même à 13h, ça manque un brin de romantisme pour un « concert » mais il ne faut pas perturber la programmation du lieu ! Après l’appel, comme à la fac, la cohue!
Pas comme dans une émission mais comme dans un spectacle musical, les premiers arrivés sont les premiers servis. « Là? Là? » Au final, ce n’est pas  grave, car tout est moelleux et confortable. Niché dans cet écrin le spectateur attend patiemment l’instant « On Air » tandis que le staff casque aux oreilles procède aux derniers réglages. D’ailleurs, à un moment, l’un d’entre eux prend le micro et interpelle le public. Le message est direct mais assez clair. Ça va commencer bientôt  et … il faut se faire plaisir!

Ok, challenge accepted!. Il ne reste que l’invité du soir enfin plutôt du jour. Ce jour-là c’était Vincent Delerm. Ce n’est pas forcément la personne qu’on attend quand on parle de showman mais … Mais le chanteur s’élance déjà sur scène avec la démarche chaloupée d’un étudiant sous l’acclamation générale. Après l’interprétation assez intimiste de « Le Film », l’artiste s’adresse à la salle : « C’est un moment qui est pas filmé alors vous pouvez vous détendre. Soignez plutôt naturels plutôt comme dans une soirée où il y a une bonne ambiance plutôt que dans une soirée bof! Peut-être à la fin de la chanson, quand vous aurez très très faim on va être obligé de refaire quelques chansons ! » 
Rires et décontraction en effet. Le chauffeur de salle sera donc le chanteur, histoire d’ajouter de la connivence avec le public. Pas bête!

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Le piano au joueur invisible entame « Bruits des nuits d’été » et on est plutôt heureux d’être à ce concert. Comme pour ses lives habituels, Delerm a un petit mot cocasse ou émouvant avant sa chanson  l’Hacienda. Comme pour Favourite Songs, les guests ne se vont pas tarder à arriver sur scène tel que Peter Von Poehl avec une partie en suédoise captivante. Ce qui est plus surprenant c’est de voir le résultat de l’émission car tout ou presque a été conservé « des aléas du direct ». Dans « Grand Plongeoir », si bien rythmé, on voit les caméras et le staff passés sur scène dans un naturel déconcertant mais touchant. Et ce n’est pas fini, la pub vintage sur grand écran pour permettre le changement de place avant Martin Parr passe aussi à la télé . Plus étonnant, l’introduction amusante d’Alain Souchon, second de la soirée, est bien menée mais les problèmes techniques de sa chanson également conservés. Mais ces offs diffusés  accentuent « le côté un peu accident » si authentique.

La différence avec l’enregistrement c’est que tout s’enchaîne assez rapidement, le pouvoir du montage! Delerm l’a lui même dit « On me fait signe des pouces que c’est super, ça va durer 4h 40 ».  C’est un peu dvd mais sans devoir l’acheter, pour le regarder, avec même des reprises sténographiques de vieux live du chanteur, le recyclage de créativité, atout principal de live télévisé.

Tout est fait avec autant de délicatesse et de charme qu’à la fin totalement conquis, le public se lève en masse sans faire attention s’il est dans le cadre du caméraman ou pas. C’est peut-être ça la force et le charme d’Alcaline : faire une émission de télé sans s’en apercevoir comme si la musique était aussi naturelle dans la vie.


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