L’explosion inattendue, depuis la Guinée, du nombre de nouveaux cas d’infection par le virus Ebola et la propagation de l’épidémie à des zones auparavant non touchées, en Sierra Leone et au Liberia, inquiète les autorités sanitaires mondiales. L’organisation mondiale de la Santé (OMS) a dépêché une mission de haut niveau en Guinée afin d’optimiser la stratégie de riposte à la maladie et endiguer la flambée. L’Agence européenne ECDC qui estime le risque d’infection encore très faible si les précautions élémentaires sont suivies, ré-évalue néanmoins actuellement le risque d’introduction et de transmission du virus Ebola en Europe.
Eviter le contact avec les patients symptomatiques et avec leurs fluides corporels, se laver régulièrement les mains, éviter les contacts étroits avec des animaux sauvages, laver et éplucher les fruits et légumes avant de les consommer, se cantonner à des rapports sexuels sûrs restent les principales recommandations de prévention.
Il s’agit bien d’une flambée, alors qu’en Guinée, au 18 juin 2014, 398 cas et 270 décès étaient déjà signalés en Guinée. La Sierra Leone fait état de 92 cas confirmés et 49 décès et notifie actuellement une trentaine de cas en 48 heures. Enfin, au Libéria du 11 au 16 juin, une dizaine de nouveaux cas nouveaux ont été notifiés portant à 33, dont 24 décès le nombre total de cas signalés. Dans ces 3 pays, les patients sont gardés en observation durant 21 jours et environ 40% achèvent cette période d’observation.Ce que l’on sait du virus:
· Le taux de létalité est compris entre 50 et 70%.
· La période d’incubation de la maladie varie de 2 à 21 jours.
· Le principal mode de transmission est le contact direct avec des personnes infectées ou avec leurs fluides corporels.
· La transmission secondaire n’a déjà eu lieu qu’avec contact physique direct.
· La transmission aéroportée n’a été documentée que lors de précédentes épidémies
· Il n’y a pas de risque de transmission au cours de la période d’incubation.
Quid du risque d’importation ? Depuis le début de l’épidémie, des personnes infectées ont passé des frontières et l’OMS n’exclut pas la survenue de cas dans d’autres pays que les 3 actuellement touchés. Historiquement, plusieurs cas de fièvre hémorragique (Ebola, Marburg, Lassa et fièvre hémorragique de Crimée-Congo) ont été diagnostiqués après des voyage de longue distance. Ainsi, des voyageurs de longue distance infectés dans les zones touchées pourraient arriver à destination au stade d’incubation et développer les symptômes après leur arrivée.
Alors que l’Agence européenne n’exclut pas ces cas d’importation, avec un risque faible certes et que Médecins sans Frontières alerte sur la difficulté de contenir l’épidémie sur le terrain, l’OMS a renforcé ses recommandations de sécurité mais n’a pour le moment opté pour aucune restriction de transport ou de commerce concernant les pays touchés.
Sources: OMS, ECDC
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