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Demain j'arrête!

Par Apollinee

Demain j'arrête !, de Gilles Legardinier, lu par Ingrid Donnadieu 

Pas question !

Vous connaissez ma nouvelle passion pour les livres audio....

Un mode de lecture qui accompagne  depuis peu de nombreux trajets en voiture - quand je suis seule - et les interminables séances de repassage hebdomadaire...

Alors, pour la longue route des vacances qui se profile à votre horizon, je me fais une joie de vous conseiller un petit bijou d'audition, d'humour, de tendresse, de bien-être au monde, tout simplement.

Intriguée par le patronyme incongru d'un nouvel habitant de l'immeuble - Ricardo Patatras - Julie,  la narratrice, une jeune femme de 29 ans tente d'en percer l'identité et  d'en sonder  la  personnalité. Elle en tombe raide amoureuse, habitée par cet aimable et beau jeune homme, jusque dans ses moindres pensées.  Pour lui plaire, elle se sent prête à gravir des montagnes,  à enchaîner, dans une même foulée..de jogging, gaffes et actes héroïques.

Mené avec brio, le récit défile plans, chapitres courts  et situations cocasses  selon un rythme sautillant, merveilleusement négocié.   Mélodieuse, pourvue de registres adaptés à chacun des protagonistes, la voix d'Ingrid Donnadieu nourrit le texte d'intonations idoines... Elle nous devient amie. Gilles Legardinier aussi qui trace le portrait loufoque et attachant d'une si belle humanité...

 Apolline Elter

Demain j'arrête , Gilles Legardiner, roman, Ed. Fleuve noir, 2011, Audiolib, janvier 2014 - interprétation d'Ingrid Donnadieu  - 78 plages - durée 8h50

Billet de faveur

AE : Gilles Legardinier, votre roman entier se déroule dans la tête de Julie, une jeune femme. Nous pourrions toutes nous retrouver en elle.Comment faites-vous pour restituer à ce point la psychologie féminine, dans ses méandres, ses hyperboles ?

Gilles Legardinier :Mon roman est effectivement écrit à la première personne par une jeune femme. J’ai reçu beaucoup de questions et de commentaires à ce sujet. Cela me touche et m’honore. Les hommes ont la réputation de ne pas comprendre les femmes… Le métier d’un auteur consiste pourtant à se glisser dans la peau de personnages qu’il n’est pas. Tous mes valeureux confrères qui écrivent sur des tueurs psychopathes n’en sont pas – enfin pas toujours ! Pour comprendre un personnage, il faut se placer de son point de vue, observer, écouter et aimer. S’agissant des femmes, ce n’est pas un problème pour moi, au contraire. Depuis que je suis petit, je vous regarde, avec bonheur. Et puis je crois que même si nos codes d’expression sont différents, sur le fond, les femmes et les hommes ont besoin des mêmes bases : affection, loyauté, sécurité… Nous ne l’explicitons pas du tout de la même manière mais nous ne sommes pas aussi opposés que certains le prétendent. Je l’ai découvert grâce au regard des lectrices sur mon livre, et c’est une découverte fantastique !

AE : Vous publiez un livre à la rentrée, sur la vengeance, au féminin… Pouvez-vous nous en toucher un mot ?

Gilles Legardinier :« Ça peut pas rater ! » raconte l’histoire de Marie, qui a toujours été une femme gentille, tournée vers les autres, toujours prête à se servir en dernier et à qui cela n’a rapporté qu’une rupture injuste. Elle a tout donné à un sale type. Elle est arrivée au bout de ses illusions, elle se prend tout dans la figure. Maintenant qu’elle ne croit plus en rien, elle règle ses comptes, avec son ex à qui elle ne va rien épargner, et avec les hommes en général. Mais la nature d’une femme ne peut pas se résumerà la guerre, et puisque ses rêves sont morts, elle va enfin pouvoir découvrir ce qui compte vraiment… J’espère que vous allez rire et ressentir autant que moi en l’écrivant. Écrire ce livre a été un bonheur. 

 AE : Quelle est votre madeleine de Proust ?

Gilles Legardinier :Très franchement, je ne crois pas en avoir. J’ai besoin du présent, du vivant, des gens. Je ne suis pas du tout tourné vers le passé même si je n’oublie rien. Ma madeleine de Proust, c’est le futur. Je suis impatient de ressentir, de partager, et je crois que la fin commence à venir lorsque l’on se dit que c’était mieux avant. J’ai eu une enfance heureuse mais je n’ai pas eu une vie simple. Tout a été riche, fort, structurant, douloureux souvent. Je n’oublie jamais que si on se donne à fond, demain sera meilleur.


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