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Le conte de la Princesse Kaguya : la nouvelle merveille du studio Ghibli

Publié le 30 juin 2014 par Tempscritiques @tournezcoupez

Si Hayao Miyazaki reste le père fondateur et le plus prolifique cinéaste du studio Ghibli (Le château dans le ciel, Princesse Mononoke, Le Voyage de Chihiro, etc), une poignée d’autres réalisateurs contribuent plus discrètement à l’activité du studio d’animation japonais. Parmi eux, on compte le talentueux Isao Takahata, responsable entre autre de l’inoubliable Tombeau des Lucioles. Le conte de la princesse Kaguya est la dernière œuvre de ce grand maître de l’animation japonaise resté dans l’ombre de Miyazaki. Elle a été sélectionnée à la Quinzaine des Réalisateurs en mai dernier. Il faut la voir.

Conte de la princesse Kaguya Isao Takahata ghibli

Isao Takahata a adapté ici un vieux conte que l’on raconte de façon ancestrale aux enfants japonais. Ce conte est considéré comme le plus ancien texte de la culture japonaise, rédigé entre 850 et 900. Une jeune et magnifique fille débarque (dans une pousse de bambou) comme un cadeau du ciel chez un couple de paysan, qui va adopter l’enfant et tout mettre en œuvre pour qu’elle devienne une princesse. En découle une épopée subtile et merveilleusement attendrissante qui en dit long sur l’enfance, le passage à l’âge adulte, l’éducation, et même, pour les plus politisé d’entre nous, sur la lutte des classes au Japon.

Pendant plus de deux heures, le cinéaste japonais nous immerge dans l’atmosphère purement magique et féerique de cette légende, qui émerveillera à l’évidence un public très hétérogène. Si Le conte de la princesse Kaguya atteint de tels sommets de poésie et de grâce, c’est avant tout grâce à la virtuosité absolue de son dessin. Loin des studios Disney et de l’avènement du tout numérique, le cinéaste est revenu ici aux sources primaires du graphisme : pastel, encre de Chine,  fusain, etc. Ces techniques manuelles confèrent un charme supplémentaire à l’ode poétique de Takahata, ainsi qu’une qualité graphique comme on en voit hélas trop rarement en salles. C’est en quelques coups de crayon que le visage des personnages se modèle et épouse une nouvelle forme. Une ride au coin de lèvre voit le jour, le teint rougi brusquement, et tout cela finit par véhiculer un grand panel d’émotions.

Hélas peu distribué dans l’hexagone, Le conte de la princesse Kaguya manifeste pourtant les qualités nécessaires pour que nul ne puisse y être insensible. Si donc cette belle étoile se joue dans les salles proches de chez vous, il serait bien bête de la laisser filer.

Conte de la princesse Kaguya Isao Takahata ghibli 2


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