«Les jours d’après, le jour se sépara de la nuit. Il y eut Laura la douce le jour. Laura la dingue la nuit. C’était Laura et ce n’était plus Laura. Et tout s’inversa. Il y eut Laura la dingue le jour. Laura la douce la nuit. Et tout se mélangea encore. »
Alcide Chapireau élève seul ses deux garçons depuis la mort prématurée de Nélie, sa femme adorée, trois ans plus tôt. Ostréiculteur près de La Rochelle il regarde ses enfants grandir avec tendresse et dévotion jusqu’au jour ou….
C’est l’histoire du naufrage d’une vie et d’une famille et pourtant cette famille qu’il n’arrive pas à reconstruire, Dieu sait si Chapireau en a rêvé.
Après de bouleversants récits autobiographiques sur « ses » pères, après ses récits sur la bicyclette et ses champions, Fottorino revient au suspense psychologique comme au temps de « Caresse rouge » sorti en 2004.Dans un style simple et clair il nous décrit une psychose destructrice et ses conséquences.
On retrouve dans ce roman un thème fondamental pour l’auteur : qu’est-ce qu’être père, quel est ce lien ténu que l’on nomme filiation ? Un lien tellement fragile qu’il ne supporte pas la passivité, surtout de la part d’un père amoureux.
Le destin de Chapireau, ce colosse aux pieds d’argile, nous touche et nous émeut, formidablement écrit on ne lache pas « Chevrotine », un livre tendre et violent.
- rédacteur Michel D-