Richard a 17 ans. Il arrive après un long parcours hospitalier, aux soins palliatifs, là où la durée de "vie" est d'environ un mois. Alors forcément Richard a le syndrome "DMD", Dieu me déteste. Comment ne pas en être autrement? Richard a un cancer qui l'a réduit à être un zombie dans un fauteuil, physiquement, mais qui n'en a pas moins l'âme d'un ado. Etre ado, c'est vouloir faire des bêtises comme faire peur aux visiteurs du service un jour d'halloween; être ado, c'est avoir envie d'aimer et faire l'amour, de sortir aussi...finalement être ado c'est provoquer le monde, la situation établie. Est-ce réellement possible quand on est comme Richard, dans un état de fatigue et maladie très avancé? Et bien oui, et c'est là toute la force du livre qui met en lumière dans un contexte très dur, la volonté de vivre, de profiter de chaque minute, qui nous font oublier que la narrateur est bien malade....et pourtant.
Finalement c'est certes un livre sur la maladie mais on sourit presque tout du long car l'auteure nous décrit avant tout deux vies d'ados dans un service de soins palliatifs...deux vies car Richard a une petite amie dans le service, une de celles qu'on envie à l'extérieur mais bien moins aux soins palliatifs. Et ces ados, que la mort arrive bientôt ou pas, ils ont d'abord et avant tout des réactions de leur âge donc veulent profiter, provoquer les adultes, être amoureux, faire l'amour...et ils sont même un peu plus pressés que tout le monde. Bien entendu le contexte est particulier et le milieu hospitalier avec son manque d'intimité (c'est vrai que tout le monde rentre sans frapper ou sans attendre de réponse dans les chambres) mais aussi son personnel dévoué et attachant est célébré dans ce livre. La relation avec l'homme de religion m'a fait franchement sourire et l'oncle Phil est un chouette personnage, un peu barré. En bref on rit, on est émerveillé du dévouement du personnel hospitalier, on vit la détresse de la famille et on prend pleins d'ondes positives et une jolie leçon de vie avec ces ados que la vie, ni dieu n'ont épargnés.