{Ciné} Deux jours, deux nuits

Sandra, aidée par son mari, n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.

Le fait que les frères Dardenne aient choisi Marion Cottilard comme actrice principale en a surprit plus d’un, moi la première. Choix étrange que de choisir une actrice aussi « bancable » pour parler de la crise… Mais que l’on aime ou pas l’actrice, il faut bien avouer qu’elle joue très très bien son rôle. On oublie très vite l’actrice pour laisser place au personnage. Elle a même réussi à prendre un semblant d’accent belge et un phrasé qui sied parfaitement à celle qu’elle incarne, Sandra. Et c’est un sacré jeu d’actrice que de jouer cette femme dépressive, complètement au bout du rouleau, qui semble ne plus être que l’ombre d’elle même. A aucun moment Cotillard n’est sublimé, elle joue le rôle, point.
Je l’avais trouvé absolument parfaite dans « De rouille et d’os », il en est de même ici et je crois que c’est dans ce type de rôle qu’elle excelle.
Pour en revenir au film, il est évidemment très réaliste, tourné presque comme un documentaire, à la manière Dardenne.
Évidemment le film est sombre, il est question ici de chômage, de crise économique, de difficulté pour joindre les deux bouts, de dépression. Pas très fun ? Non, c’est certain mais réel. Et un film qui parle de la vie, la vraie vie, celle que vit des milliers de personnes, qui fait passer un message, c’est important d’aller le voir. Il n’est absolument pas question ici de fin heureuse ou de solution miracle. Les faits sont posés, les vies sont montrées, à chacun d’en tirer ce qu’il souhaite, ce dont il a besoin.
Au final, c’est le personnage de Sandra qui est au centre de l’histoire, cette femme qui se bat coûte que coûte pour sauver son emploi et qui grâce à cette bataille retrouvera goût à la vie, aussi difficile soit-elle.