Outre les mousquetaires, tout le contexte du roman est passé au crible : qui était Louis XIII, était-il ce roi soumis et mou qu'imagine Dumas ? Et Richelieu, un cardinal diabolique ? Et Milady ? Et cette histoire des ferrets ? Eh bien ce n'est pas vraiment une invention même si l'aventure de Dumas relève moins de l'espionnage international que de l'intrigue amoureuse. De même, l'exposition présente rapidement le siège de la Rochelle, la Fronde, la Révolution anglaise, le masque de fer (avec six hypothèses illustrées par autant de masques) et le siège de Maastricht. Bref, on avance jusque Vingt ans après.
Par ailleurs, le goût pour le personnage du mousquetaire, popularisé par Dumas, est évoqué. Il se retrouve dans la peinture du XIXe siècle puis le cinéma au XXe siècle.
Et puis, on se balade dans le Paris des mousquetaires (borne tactile très intéressante et fort bien faite sur la géographie de Paris en 1620, 1840 et 2014).
On apprend également qui était le véritable d'Artagnan, ce cadet de Gascogne, Charles Ogier de Batz et qui étaient ou auraient pu être ses amis Aramitz, Porthau et Athos. Enfin, on s'arrête sur d'autres mousquetaires maintenant oubliées et l'on apprend que Louis XVIII a recréé en 1814 une compagnie de mousquetaires alors qu'elles avaient été dissoutes en 1775 (plus de budget). Je te raconte même pas le style de l'uniforme... Pour terminer, on peut se déguiser en mousquetaire à la sortie de l'expo tout en suivant un duel ! Cette exposition, qui vise à distinguer légende et réalité, est très bien documentée et pédagogique : les panneaux et les cartels sont clairs, les œuvres bien identifiées et en nombre raisonnable. Les dispositifs interactifs sont très bien intégrés dans le parcours et apportent une réelle plus value. Réconciliant à la fois le grand public, notamment les plus jeunes, et le public plus averti, elle propose un contenu intéressant aux deux grâce à différents niveaux de discours. Une exposition bien menée, comme j'aimerais en voir plus souvent !
