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Une flûte enchantée pas comme les autres et vue sur ARTE

Publié le 10 juillet 2014 par Halleyjc

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Les oiseaux autour de papageno et papagena

Les oiseaux autour de papageno et papagena

La mise en scène du comédien britannique Simon McBurney, créée en novembre 2012 à Amsterdam, reprise un an plus tard au Coliseum de Londres et que le Festival d’Aix-en-Provence, coproducteur, présente à son tour, va dans ce sens à en juger par les trois enfants aux allures d’improbables extraterrestres. Au rebours de l’image attendue, la Reine de la nuit lance ses terribles invectives clouée sur sa chaise roulante comme un personnage de bande dessinée. Papageno ne joue plus de la flûte de Pan mais un Mélodica industriel.

L’image la plus forte, qui a fait l’unanimité dans la presse, est celle des comédiens en collants noirs, agitant des feuilles de papier à musique tout autour de Papageno pour simuler les oiseaux. Ce qui a surpris, en revanche, c’est la présence visible de chaque côté de la scène d’un bruiteur généreux en effets spéciaux et d’un graphiste qui trace sur sa table à dessin les éléments de décors projetés en temps réel au fond de la scène. Le recours à la vidéo reste assez modeste, sauf à la fin, où la caméra, braquée vers le public, fait apparaître les spectateurs sur scène aux côtés des personnages.

Les mille et une trouvailles de Simon McBurney n'empêchent pas d'écouter la musique de MOZART.

La magie de cette "Flûte", déjà montée à Amsterdam (2012) et Londres (2013), mais servie cette fois par une autre distribution, a aussitôt gagné le public. Simon McBurney avait installé sur scène un immense plateau mobile, où chanteurs et acteurs se tenaient en équilibre. Le tonnerre, les éclairs, le feu et l'eau présents dans le livret étaient sur scène grâce aux effets visuels spectaculaires de ce magicien de la vidéo. 

A l'opposé de la lecture qu'en avait faite Robert Carsen récemment à l'Opéra de Paris d'un opéra hanté par la mort, la vision de l'Anglais est proche de l'enfance. La reine de la nuit manipulatrice vire à la harpie en fauteuil roulant, les trois enfants, sorte de "voix de la sagesse" de l'opéra, sont de surprenants "jeunes vieillards", et l'oiseleur Papageno, peut-être le personnage le plus populaire de Mozart avec son comique plein d'émotion, prend une dimension prépondérante. 

Le formidable Papageno incarné par Thomas Oliemans à Amsterdam est de nouveau de la partie. Deux sopranos alternent dans le rôle de la Reine de la Nuit, l'Américaine Kathryn Lewek (excellente lors de la première) et la Russe Olga Pudova, en remplacement d'Albina Shagimuratova, forfait pour raison de santé, alors qu'elle attend un bébé. 

Le jeune ténor français Stanislas de Barbeyrac fait un prince Tamino parfaitement crédible, et la soprano d'origine norvégienne Mari Eriksmoen (Pamina) montre une fois de plus la qualité de la formation de l'Académie européenne de musique du festival d'Aix, dont elle a fait partie. 

Le jeune chef espagnol Pablo Heras-Casado dirige pour cette "Flûte" "le meilleur orchestre pour Mozart au monde", selon le directeur du festival Bernard Foccroulle, le Freiburger Barockorchester, qui débute une résidence à Aix. 


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