Parmi les nombreux comics sortis en juin, si il fallait en retenir 2, ce serait sans doute ceux là. D’un côté parce que nous avons un grand auteur (JM Straczynski sur Ten Grand), de l’autre parce qu’il s’agit de la confirmation d’une des plus belles renaissance de héros DC (Aquaman).
Si Aquaman était sans conteste la star du 3e tome de Justice League qui était une prolongation de sa série, les force d’Atlantis ayant attaqué la surface à cause des machinations de l’un des leurs, ce 3e livre d’Aquaman va explorer les conséquences de cette attaque. Si l’on pouvait reprocher au scénariste Geoff Johns d’avoir surfé sur une histoire archi-rebattue avec la Justice League, c’est dans le traitement qui suit avec Aquaman que l’on voit où il va vraiment nous mener. Ainsi, notre héros doit maintenant assumer sa place sur le trône d’Atlantis mais a fort à faire avec son frère devant subir un humiliant procès à la surface, des forces de l’ordre qui ne veulent pas lui obéir, sa compagne Méra restée à l’écart et d’autres ennemis humains qui voudraient voler les richesses d’Atlantis, et en particulier sa technologie dévastatrice. En plus de cela, un personnage de la mythologie atlante fait un retour glacial qui risque bien de comprenette la place de notre nouveau roi.
Le programme est donc chargé pour ce nouveau tome et le scénariste s’en sort très bien en développant à chaque instant la place d’Aquaman dans un monde qui se révèle de plus en plus vaste et passionnant. D’une certaine manière, l’extension de ce monde sous-marin à plusieurs royaumes et avec un lourd passif pourrait presque faire penser à une approche de type Game of Thrones (sans en atteindre la profondeur bien sûr, mais cela montre bien l’ambition qu’a l’auteur pour ce titre). Le personnage d’Aquaman en sort renforcé, héritier d’un trône qu’il n’a pas voulu mais pour lequel il devrait se battre et on peut penser que le meilleur est bien à venir.
Côté dessins, Ivan Reis laisse maintenant la place à Paul Pelletier qui s’en sort tout aussi admirablement avec des planches qui font leur effet et qui continue d’explorer de manière efficace les profondeurs de l’océan. Continuant de faire de cet Aquaman un récit royal et épique fort sympathique, très loin de l’image ringarde qu l’on pouvait en avoir il y a quelques années.
Après ses dernières mésaventures chez Marvel et DC, le scénariste JM Straczynski décide de revenir à son propre label indépendant pour écrire enfin en toute liberté les récits qu’il a en tête sans avoir quelqu’un qui lui dicterait la fin de son run (comme sur Spider-Man). Le voici donc dans le même état d’esprit que lorsqu’il nous avait offert ses deux œuvres maîtresse, Rising Stars et Midnight Nation. Et justement, sa nouvelle série Ten Grand n’est pas sans rappeler cette dernière puisque nous avons ici à nouveau un personnage qui se retrouve entre la vie et la mort et qui cherche à retrouver, sauver son épouse dans un milieu surnaturel où interviennent anges et démons.
Si l’histoire n’a en soit pas grand chose d’original avec son héros, ancien tueur à gages maintenant tiraillé pour obtenir le pardon et revoir sa femme au paradis, elle n’en est pas moins sincère quand on sait que c’est bien l’un des thèmes fétiches de son auteur. Straczynski se montre donc toujours inspiré, arrive à nous attacher d’emblée à son héros, malgré les actes qu’il a commis, tout simplement car il a des sentiments humains et que sa recherche de pardon est touchante.
Cette fois l’auteur s’est adjoint les service de Ben Templesmith aux dessins. Un choix particulièrement logique dès que l’on aborde ce type de thématique, nous embarque alors dans une sombre ambiance surnaturelle faite d’ombre et de lumière, de visages changeants. Hélas le dessinateur ayant du mal à tenir les délais, il est remplacé ensuite par CP Smith qui tente, tant bien que mal, d’assurer la relève.
Pour l’instant l’histoire n’est donc pas dingue mais se révèle suffisamment intéressante et attachante pour se demander ce qu’en fera son auteur maintenant qu’il a les coudées franches.