Deux étudiants développent 3D Touch, un nouveau type de souris informatique. Leur technologie low-cost combine la capture de mouvements en 3D avec les clics traditionnels. Elle vise le champs de la réalité virtuelle.
Simple pointeur, la souris des tous débuts a permis de libérer l’utilisateur du seul terminal dans lequel les commandes pouvaient être passées. Puis de manière inattendue, la souris fut un des vecteurs de la diversification des logiciels, en même temps qu’elle participa à la démocratisation de l’informatique vers des publics peu familiers de la programmation. Récemment des produits comme le "Kinect" de Microsoft ou le "Leap Motion" ont créé de réelles attentes en changeant de paradigme: l’interaction homme-machine devrait être pensée de manière plus directe, sans intermédiaire. Donc sans souris; et et ce grâce à un système de capture de mouvements. Anh Nguyen and Amy Banic, deux étudiants de l’université de Wyoming proposent avec le 3DTouch un hybride entre les promesses de la "motion capture" et une forte utilisation du toucher dans la droite ligne de l’héritage des souris traditionnelles.
S'inspirer de la "motion capture"
Un capteur positionné sur le bout de l’index communique l’emplacement du pointeur par rapport à l’écran grâce à une « capture de mouvement » traditionnelle. Au contact d’une surface quelconque (de la paume à une table), l’utilisateur peut utiliser ce capteur pour cliquer. Le fait de conserver la sensation du toucher, et donc le clic, est directement lié aux études démontrant que les gestes effectués à l’aide d’un pointeur sur des surfaces planes sont moins fatigants que ceux à l’air libre. Ainsi, le déplacement dans l’espace est ainsi couplé aux fonctions plus traditionnelles de la souris, comme la sélection et l’évolution de l’utilisateur dans une interface stratifiée. Tandis que Leap Motion pense émanciper l’utilisateur en le faisant interagir sans intermédiaire avec la machine, 3DTouch, en cela très proche de la souris ou du trackpad, remet au coeur de l’interaction une relation d’ordre haptique. De la « motion capture », 3DTouch garde l’idée que des mouvements enregistrés puissent être traités par ordinateur pour exemplifier l’expérience.
3DTouch et réalité virtuelle
3DTouch a été pensé pour être aisément accessible dans sa fabrication comme dans sa manipulation. La première des préoccupations de ses concepteurs fut donc de rendre leur technologie ouverte à toutes les plateformes et systèmes d’exploitation. Sans compter que son "business model" se veut low-cost. En effet, la technologie est pour l’instant assez sommaire pour être supportée par une simple carte Arduino, kit de programmation hardware aisément accessible. 3DTouch a encore besoin d’être connecté à un ordinateur pour traiter les signaux, fonctionnement que les deux fondateurs veulent très vite rendre sans-fils pour achever d’en faire un objet grand public. A terme, une fois la réalité virtuelle davantage généralisée et maîtrisée, 3D Touch songe à la réalité virtuelle. Surtout quand le déplacement et l’interaction avec les objets dans l’espace, encore balbutiants, seront aboutis. Les souris de nouvelle générations seront ainsi le medium indispensable pour faciliter l’expérience immersive de l’utilisateur dans un univers en 3D.