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Rencontre avec Pierre Amstutz Roch

Publié le 11 juillet 2014 par Desfilmsetdesmots @DfilmsetDmots

To be delivered Le court métrage est un format de cinéma peu connu du grand public. Souvent absent du petit et du grand écran, ce genre permet pourtant de révéler des talents en devenir. Scorsese, Burton, Gondry, Klapisch, Lynch, del Toro, Andersen… des réalisateurs de renommée internationale qui ont tous débuté par le court métrage.

C’est pourquoi, dès que l’occasion se présente, Des Films et des Mots aime donner un coup de projecteur sur des jeunes cinéastes prometteurs.

Premier film de Pierre Amstutz Roch, To be Delivered met en scène Tom, une graine d’acteur parti à Los Angeles en auto-stop pour une audition. En chemin, il rencontre la belle Amy, qui accepte de le conduire à destination. Mais sous ses airs de jeune fille en fleurs, la demoiselle va se révéler bien plus inquiétante qu’elle ne le laisse paraître…

Un road movie décalé et plein d’humour qui nous a donné envie de rencontrer le réalisateur pour en savoir un peu plus sur la genèse de ce projet « made in Hollywood »!

Des Films et des Mots :  Comment êtes-vous venu au cinéma?
Pierre Amstutz Roch : Je crois que le cinéma a toujours été présent. L’idée d’en faire mon métier m’est venue naturellement. Franco-suisse, j’ai, au cours de mes études, intégré l’Ecole internationale de création audiovisuelle et de réalisation à Paris. J’y ai décroché mon diplôme en réalisation spécialité production ce qui m’a permis de trouver rapidement du travail dans des boîtes de production. Mais la « réalisation » reste mon premier amour. J’ai alors décidé de revenir sur les plateaux de tournages pour des clips musicaux, des publicités, des séries télévisées. J’ai commencé comme assistant de régie, tout en bas de l’échelle, et ai gravi petit à petit les marches. J’ai ainsi eu la chance de travailler récemment sur Le Loup de Wall Street, de Martin Scorsese, en tant que 3e assistant réalisation pour l’équipe européenne. Mon projet de court métrage est parti de l’envie de mettre à profit ce que j’ai pu apprendre ces dernières années et de concrétiser ce désir de réalisation.

DFDM : To be delivered est une histoire de rencontre entre un jeune acteur et une « vraie-fausse comédienne ». Où avez-vous puisé votre inspiration?
PAR : Si la rencontre fortuite entre un homme et une femme a été le point de départ du scénario, j’avais très envie de mettre en scène un road movie, un genre que j’affectionne particulièrement. L’un de mes films de référence est Date Limite, de Todd Philipps, avec Robert Downey Jr et Zack Galifianakis. Je me suis spontanément tourné vers la comédie : j’aime l’absurde, le divertissement grand public mais reste soucieux du contenu de l’histoire.

DFDM : Pourquoi avoir situé l’histoire à Los Angeles ?
PAR : J’ai besoin de me lancer des défis, et tourner mon premier film dans la Cité des anges en était un de taille! De plus, il y avait une évidence à filmer un road movie dans ces décors incroyables, ce désert californien à perte de vue, cette aridité qui contraste tant avec l’idée que l’on peut se faire de Hollywood et de ses paillettes. Restituer cette esthétique qui crée toute l’ambiance du film a nécessité un gros travail au niveau de l’étalonnage (travail sur les couleurs qui intervient en post production – NDLR) mais grâce à mon équipe technique de premier ordre, le rendu est très satisfaisant!

DFDM : Comment s’est passé le tournage?
PAR : Cela a été épique! Nous n’avons tourné que quatre jours en raison de contraintes budgétaires et administratives. Faire un film aux Etats-Unis implique de se soumettre à une législation méticuleuse. Il faut des assurances pour chaque fait et geste des acteurs, des autorisations de filmer même sur une route déserte qui nécessite d’ailleurs une escorte policière. Il faut donc payer l’escorte, payer pour barrer la route déserte, payer les assurances… Ajoutez à cela des conditions météorologiques extrêmes (la température dépassait les 40°C à l’ombre et nous avons même subi la pluie), une fatigue collective en raison de la chaleur et quelques autres mésaventures, et cela vous donne une idée générale de ce qu’a pu être le tournage. Heureusement, la bonne humeur régnait au sein de l’équipe. Et quelle fierté de voir son projet se concrétiser grâce à tous ces savoir faire réunis et à la confiance de nos partenaires qui ont permis au film de voir le jour *!

DFDM : A quel moment les spectateurs pourront découvrir To be delivered?
PAR : Je suis actuellement à la recherche de distributeurs français ou suisses qui pourront donner une certaine visibilité au film. Même pour un court métrage de 16mn, il est hélas compliqué de trouver des exploitants de salles de cinéma intéressés par la diffusion de ce format. Il reste aussi la filière des festivals qui est un bon moyen de se faire connaître du grand public. To be delivered a ainsi participé au California international short festival et participera en septembre au California Independent Film Festival. J’espère que ce n’est qu’un début!

 * To be delivered a été financé en partie grâce au crowdfunding, un financement participatif permettant à tout à chacun de soutenir financièrement et collectivement un projet.

Le site de To be delivered est à découvrir ici.


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