Fernand Léger à Nantes: tout l'humour du peintre-cinéaste

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La feuille verte (1945) de Fernand Léger est sortie des réserves du musée des Beaux-Arts de Nantes pour être présentée à la Chapelle de l'Oratoire, jusqu'au 22 septembre. L'organique et le végétal, pour fil conducteur de l'exposition d'une trentaine de toiles et dessins.

Le peintre des Remorqueurs a intégré les collections du musée dès... 1948, soit juste après-guerre. "Une trouvaille attribuée à la documentaliste", raconte Blandine Dechavanne, directrice du musée, qui a eu la bonne idée de rendre hommage à cette acquisition prémonitoire par le conservateur de l'époque, Luc Benoît, et d'organiser une exposition autour des œuvres de Fernand Léger réalisées entre 1924 et 1946.

1924-1944: d'un film à l'autre, Fernand Léger se révèle finement ironique

Le processus créatif de Fernand Léger est présenté avec clarté, à travers une scénographie bien menée et un papier peint joliment trouvé imitant le béton, un matériau cher à l'artiste. Dans la salle dédiée aux dessins, les esquisses font le lien avec les tableaux révélant les recherches formelles permanentes du peintre. On y découvre avec joie La Ceinture (1930) ou L'étude de noix (1931), des dessins considérés par l'artiste comme des œuvres à part entière.

Fernand Léger, surréaliste?

Pour point de départ de l'exposition, Le Ballet mécanique, un film muet tourné en 1924. Cette année-là, André Breton publie le manifeste du mouvement surréaliste auquel le peintre tubiste n'adhère pas. Ce dernier réalise avec Dudley Murphy et Man Ray, Le Ballet mécanique, premier film sans scénario. Fernand Léger joue avec génie sur les gros plans, le rythme et la figure humaine. En clôture de l'exposition, est projeté le film La fille au cœur préfabriqué (1944), 16 minutes de pur délice, sorte de roman photos animé, narrant avec humour l'histoire d'amour improbable entre un mannequin femme, pimpante, les lèvres colorisées, et un mannequin homme aux allures de playboy.

Exilé aux Etats-Unis en 1940, le Normand participe à l'exposition "Artists in exile" à la galerie Pierre Matisse à New York, en 1942, aux côtés de Marcel Duchamp et de Man Ray, affichant ainsi ses liens de complicité avec les Surréalistes. Mise en place d'objets flottants, motifs biomorphiques, rencontres fortuites et aléatoires entre les objets... confirment cette intuition. Mais, c'est avant tout à travers le cinéma que l'on perçoit un esprit commun d'invention, comme une évidence.

Reconstruire le réel: Fernand Léger
Du 20 juin au 22 septembre 2014 au
Musée des Beaux-Arts de Nantes

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