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Vice & Vertu (Mon amie Odalie) de Suzanne Rindell

Par Karine Simon @karine59630

Le 15 juilet 2014

Synopsis :

New York, 1922-1923. Rose Baker, la narratrice, est une jeune femme fortement marquée par ses années à l’orphelinat. Guindée, moralisatrice et distante avec son entourage, elle travaille comme dactylo au commissariat du Lower East Side à une époque où les femmes font tout juste leurs débuts dans le monde du travail. Lorsqu’une nouvelle venue rejoint l’équipe de secrétaires, Rose est très vite attirée par le magnétisme de cette inconnue. Avec Odalie, elle découvre un autre monde : des bars clandestins, des soirées chics, et des rencontres faciles. Odalie la fascine, lui fait perdre tous ses repères, oublier tous ses principes. Jusqu’au jour où un certain Warren, persuadé d’avoir reconnu la femme qui a provoqué la mort de son frère, se met en tête de démasquer Odalie. Qui faut-il croire dans cette grande fresque des faux-semblants ?

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Les premières lignes :

Ils disaient que la machine à écrire nous ôterait toute féminité.

Il suffit de la regarder pour comprendre comment ils – Les gardiens autoproclamés de la moralité et de la vertu féminine – en sont arrivés à cette conclusion. Que ce soit une Underwood, une Royal, une Remington, une Corona, la machine à écrire est un objet austère, plein de gravité, tout en angles et en lignes brisées, carré, dénué du moindre galbe frivole, de la moindre fantaisie féminine.

Mon avis :

Je crois n’avoir lu que des avis positifs sur ce roman, et je n’ai donc pas pu résister, il a rejoint directement ma pal pour quelques jours seulement, aussitôt ma lecture en cours terminée, je l’ai dévoré.

J’ai moi aussi adoré ce roman, en particulier pour le contexte historique qui est très bien exploité. Les relations et les divergences entres les femmes et les hommes y sont mis en avant. C’est le début de la prohibition à New York, mais aussi le début de l’émancipation de la femme. Rose est une jeune femme "assez" naïve, tout au moins au début du roman. Du moins c’est l’apparence qu’elle donne. En fait, sous ses airs souvent dociles se cache une femme plutôt épris d’indépendante mais elle ne le sait pas encore.

Le roman est écrit à la première personne, et c’est donc par la voix de Rose que l’histoire va nous être conter,Elle met en avant la rencontre de Rose avec la mystérieuse Odalie.  Rose travaille comme Steno-dactylo dans un commissariat New Yorkais. On comprend de suite que la proximité du travail homme-femme est encore tabou pour l’époque. Un jour, Odalie est alors elle aussi embauchée au commissariat, et va chambouler à tout jamais la vie de Rose.

J’ai aimé le contraste entre les deux personnages principaux. Rose est calme, posée, réfléchie et surtout appliquée. Odalie est mystérieuse, joyeuse, et fêtarde. La première va se prendre de passion pour la seconde. Mais Odalie est-elle réellement digne de confiance ? L’auteure s’amusera à nos dépends, en distillant au compte-gouttes les informations permettant de nous éclairer.

Mais ce livre n’est pas seulement un simple roman historique, il cache en ses pages, un véritable thriller, et ça c’est une surprise, une petite pépite, qui entraînera le lecteur jusqu’à une fin tragique.

En bref, Suzanne Rindell nous livre ici un premier roman très prometteur,enivrant et envoûtant qui plonge le lecteur dans le New York des années folles, de soirées mystérieuses et interdites, en bars clandestins, en pleine prohibition .

Ce roman est disponible aux Editions Fleuve depuis le 12 juin 2014.



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