A la Pinacothèque se tient, et pour tout l'été, une exposition sur cette femme légendaire, qui a su se faire aimer des plus grands hommes de son temps, César et Marc-Antoine. Malheureusement pour elle, pas d'Auguste...
La première partie de l'exposition s'attache à la reine d'Egypte, à sa famille, les fameux Ptolémées, à ses amours, à sa défaite. On trouve aussi des informations sur les religions de l'Egypte, ses productions, ses décors, Alexandrie, bref, ce qui fait sa vie quotidienne. Là, on s'étonne que le buste de Turin soit appelé Cléopâtre dans le cartel, sans nous dire que cette identification fait débat (oui, ici encore, les cartels ne sont pas très bavards). Que dire d'autre ? Passée la première salle, on parle un peu de tout sauf de Cléopâtre, ça fait un peu fourre-tout, d'ailleurs, les objets présentés sont souvent d'époque ptolémaïque, mais pas spécifiquement du règne de celle-ci (à l'exception de quelques objets que l'on peut dater précisément comme les monnaies). Par exemple, je ne comprends pas pourquoi le bronze dit de Ptolémée Apion est sorti du musée archéologique de Naples. Parce qu'il est beau ? Car ce qu'on ne peut pas reprocher à la Pinacothèque, c'est la qualité générale des objets présentés, issus de collections prestigieuses (comme la BNF, le Vatican et d'autres musées italiens).
La seconde partie est toute entière dévolue au mythe. Et là, c'est devenu très décevant pour moi. Des tableaux présentés, peu valent réellement le détour à l'exception du Guido Reni. Pas de Tiepolo (une esquisse suffisait), peu de XVIIIe et de XIXe alors qu'on attendait Natoire, Cabanel, Moreau, et bien d'autres. Et la suite s'attache essentiellement aux représentations théâtrales et cinématographiques de la reine d'Egypte, présentant costumes et extraits vidéo. Vous pourrez admirer les robes de Monica Belluci ou Elizabeth Taylor par exemple (c'est quoi cette mode de mettre des vêtements dans toutes les expos ?).
A vouloir tout dire, cette exposition ne dit malheureusement pas beaucoup. Peut-être aurait-il fallu s'en tenir à la seconde partie et l'étoffer un peu ? Ou aborder un seul aspect de la reine (ses amours, sa mort) ? Car on a l'impression que la seconde partie aurait eu besoin de plus de place (et d’œuvres et d'analyses) pour apporter véritablement quelque chose. Dommage car le sujet me plaisait bien !