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Amour & turbulences - 7/10

Par Aelezig

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Un film de Alexandre Castagnetti (2013 - France) avec Ludivine Sagnier, Nicolas Bedos, Jonathan Cohen, Clémentine Célarié, Michel Vuillermoz, Brigitte Catillon, Jackie Berroyer, Arnaud Ducret

Excellente surprise !

L'histoire : Julie, sculptrice, quitte New York où elle tentait de percer avec ses oeuvres, et rentre en France pour se marier, le samedi suivant. A bord, elle sursaute en découvrant que son voisin de siège n'est autre que son ex, Antoine, dragueur invétéré, noctambule et porté sur la bouteille, qu'elle a follement aimé, puis quitté parce qu'elle ne supportait plus ses frasques. Antoine, sous ses airs bravaches, ne s'est jamais remis de son départ et va tenter pendant le vol de la reconquérir, car elle est la seule femme qu'il ait vraiment aimée et qu'il aime toujours...

Mon avis : Une comédie romantique française réussie ! Incroyable. Bon, on n'a pas encore les paillettes dans les yeux, comme après Coup de foudre à Notting Hill ou à Manhattan, mais c'est mignon, c'est drôle, c'est bien joué et la réalisation est très originale, gaie, pimpante, enlevant le tout avec un grand sens artistique. Et ce n'était pas gagné, puisqu'Alexandre Castagnetti était co-réalisateur et scénariste de l'indigeste L'incruste, fallait pas l'inviter ! Là, il est seul aux commandes et, ma foi, ça lui va bien !

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Au niveau scénario, rien que du classique, très convenu, mais c'est le sort de toute comédie romantique ; c'est ensuite l'humour, les acteurs et la réalisation qui font la différence. Et ici, aucune faute de goût.

La mise en scène, d'abord. J'ai adoré. J'ai eu peur au début ; je me suis dit : Ciel (c'est le cas de le dire), on va passer une heure trente dans une cabine d'avion ? Pas du tout : les innombrables flash-backs nous content la romance des deux protagoniste dans divers décors et situations, avec alternance du point de vue de chacun. La technique est super inventive : des split-screens, et surtout de magnifiques petites séquences où on peut voir les personnages évoluer successivement dans des endroits et vêtements différents, la "liaison" se faisant par ce qu'on croit être un mur d'appartement ou une porte... J'ai adoré ça ! On a l'impression de regarder un livre d'images avec des pop-up ! De temps en temps, retour dans l'avion, où les voisins et le steward se rapprochent de plus en plus du couple, captivé par le récit de leurs amours passées, les pressant de questions : Et alors ? Et ensuite ? C'est une technique un peu théâtrale, mais c'est assumé et c'est très bien fait ! Au début, le couple agace tout le monde à se chamailler et au fur et à mesure, au contraire, les passagers n'ont qu'une envie (comme nous) : qu'ils se remettent ensemble !

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Les acteurs, ensuite. C'est un bonheur pour moi de revoir Ludivine, qui s'était faite plus rare ces derniers temps, pour pauses bébés et engagement associatif amenant le théâtre en prison, avec son mari (le réalisateur Kim Chapiron). Cette jeune actrice, fraîche et lumineuse, me manquait et j'espère la retrouver très vite. La grosse surprise, c'est Nicolas Bedos ! On part avec des a priori : pfff, le beau gosse de la télé, trop facile... Et ensuite, quand le film démarre, on comprend qu'il va jouer la même chose que ce qu'on connaît de lui dans la vie : serial séducteur, grande gueule, coeur tendre. Pfff, trop facile... Mais il le fait parfaitement, comme si la caméra n'existait pas, et avec un sens immense de l'auto-dérision. Tour à tour odieux et tête à claques, il devient terriblement touchant et ses yeux qui s'emplissent de larmes en feront craquer plus d'une ! Franchement, j'ai hâte de le revoir dans un autre rôle !

Et puis, enfin, c'est souvent très drôle, avec des dialogues percutants, cash, et qui ressemblent vraiment (c'est rare) à ce qu'on dit dans la vraie vie (co-écrits avec Nicolas Bedos) ! Quelques exemples :

Le steward, à Antoine, trop familier : On n'a pas couché ensemble ! Je vous prie de ne pas me tutoyer.

Julie à Antoine, qui la drague lourdement, insistant pour lui offrir un verre : Tiens, pourquoi pas au fond, je n'ai jamais passé une heure avec un con...

La mère de Julie, dégoûté du comportement des hommes : Il faudrait tous les castrer à la maternelle !

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J'ai passé un moment fort sympathique !

Les critiques sont plutôt bonnes. Les grincheux trouvent l'entrée en matière un peu longue et appuient sur le côté prévisible, ce qui est idiot puisque la comrom est toujours basée sur le même schéma. Si on n'aime pas le genre, il faut aller voir autre chose. Le public, lui, aime bien mais en général se refuse à accepter que Bedos fasse du cinéma (trait de caractère exclusivement français, qui adore les étiquettes - c'est vrai pour n'importe quel boulot - et déteste qu'on puisse cumuler plusieurs activités différentes). On le traite de tous les noms, on le supplie de rester chroniqueur et écrivain. Laissez donc tomber un peu vos préjugés, les gars...

Cet article a été programmé car je suis absente jusqu'au 28 juillet. Je répondrai à vos commentaire dès mon retour.


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