Profitons de cet été pour visiter d’autres pays et voir comment se porte ici ou là l’interprétation en langue des signes à travers des articles parus dans la presse papier ou internet.
Aujourd’hui nous nous rendons dans un pays voisin, le Luxembourg où l’Etat a embauché, pour la première fois une interprète en langue des signes allemande (car il ne doit pas exister une langue des signes luxembourgeoise spécifique), comme nous le raconte Le Quotidien dans son édition dominicale.
Pour mieux se faire "entendre"
Étant donné qu’au niveau mondial, 0,1 % des personnes sont sourdes, on estime qu’il y a au Luxembourg 250, voire 300 personnes concernées (750 000 en Europe). Ce sont les données livrées par le communiqué du ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région accompagnant l’engagement par le gouvernement d’une interprète en langue des signes.
Le programme du gouvernement prévoit l’amélioration des conditions d’accessibilité, notamment en matière d’information pour les personnes malentendantes et sourdes. L’idée étant de mieux intégrer les personnes concernées dans la société, de leur permettre de vivre de façon autonome et d’exercer leurs droits.
Afin de réaliser ces objectifs et de mieux se faire «entendre» par la population malentendante et sourde du Luxembourg, l’État a engagé mardi une interprète en langue des signes. Sa mission consiste à assister les départements ministériels et les administrations de l’État dans leurs contacts avec les personnes malentendantes et sourdes. Elle assistera donc ces personnes dans leurs démarches auprès des services et administrations de l’État et soutiendra ces services dans leurs efforts de communiquer dans le respect de leurs besoins spécifiques.
L’interprétation se fera du luxembourgeois/français/allemand vers la langue des signes allemande (Deutsche Gebärdensprache DGS) et vice versa. La langue des signes n’est pas une langue universelle, elle varie de pays en pays et même parfois de région en région. Les différentes langues des signes sont des langues à part entière. Comme les langues orales, elles possèdent des lexiques et une structure grammaticale. Il n’existe pas de langue des signes luxembourgeoise. Au Luxembourg, la plupart des personnes malentendantes et sourdes s’expriment en langue des signes allemande et sont instruites en allemand.
Parmi les priorités du gouvernement en matière de politique pour personnes handicapées figure également la reconnaissance officielle de la langue des signes et la promotion de son utilisation. Des travaux pour une reconnaissance de la langue des signes allemande dans le cadre d’une modification de la loi du 24 février 1984 sur le régime des langues seraient actuellement en cours.