Cinéma : L’homme qu’on aimait trop

Drame français de André Téchiné avec Catherine Deneuve, Guillaume Canet, Adèle Haenel, Jean Corso, Judith Chemla

Synopsis : 1976. Après l’échec de son mariage, Agnès Le Roux rentre d’Afrique et retrouve sa mère, Renée, propriétaire du casino Le Palais de la Méditerranée à Nice. La jeune femme tombe amoureuse de l’homme de confiance de Renée, Maurice Agnelet, un avocat de dix ans son aîné. Maurice a d’autres liaisons. Agnès l’aime à la folie. Actionnaire du Palais de la Méditerranée, Agnès veut vendre sa part de l’héritage familial pour voler de ses propres ailes. Une partie truquée siphonne les caisses de la salle de jeux. On menace Renée. Derrière ces manœuvres guerrières plane l’ombre de la mafia et de Fratoni le patron du casino concurrent qui veut prendre le contrôle du Palais de la Méditerranée. Tombé en disgrâce auprès de Renée, Maurice met en relation Agnès avec Fratoni qui lui offre trois millions de francs pour qu’elle vote contre sa mère. Agnès accepte le marché. Renée perd le contrôle du casino. Agnès supporte mal sa propre trahison. Maurice s’éloigne. Après une tentative de suicide, la jeune femme disparaît à la Toussaint 1977. On ne retrouvera jamais son corps. Trente ans après, Maurice Agnelet demeure l’éternel suspect de ce crime sans preuve ni cadavre. Convaincue de sa culpabilité, Renée se bat pour qu’il soit condamné…

Le film est une libre-adaptation des mémoires de Renée Le Roux "Une Femme face à la Mafia" et se présente d’ailleurs comme "une oeuvre de fiction inspirée de faits réels". Pour  le scénario de L’Homme qu’on aimait trop, le réalisateur a travaillé avec Jean Charles Le Roux,  le frère d’Agnès Le Roux et co-auteur des mémoires de sa mère Andrée Le Roux. Il a également travaillé avec Cédric Anger (l’avocat, le tueur). Le tournage de  L’Homme qu’on aimait trop a eu lieu sur la Côté d’Azur en mai 2013, notamment dans le Vieux-Nice, à Grace, à Menton et à Paris. Il a été présenté au Festival de Cannes en sélection officielle Hors Compétition. la bande originale est signée Benjamin Biolay. L’homme qu’on aimait trop est sorti le 16 juillet 2014. Il est distribué par Mars Distribution.

1976 sur la Riviera niçoise, le casino Palais de la Méditerranée, et sa directrice Madame Le Roux. Madame Le Roux, conseillée par un avocat Maurice Agnelet tente de conserver son établissement face à Jean-Dominique Fratoni , un chef d’entreprise gérant de plusieurs salles de jeux d’argent ayant des connections avec la mafia. Le réalisateur nous met tout de suite dans l’ambiance. Il suit les personnages de très près, saisissant les émotions. Il ne prend à aucun moment partie, notamment dans sa description et l’évolution du personnage d’Agnelet. Quand la jeune Agnès Le Roux rentre d’Afrique et tombe amoureuse de l’avocat. Elle devient alors le personnage central du film superbement interprété par Adèle Haenel. Le réalisateur a su mettre en avant la différence entre l’opulence autour du casino et la vie plus simple de l’héritière qui rejette tout ce qui vient de sa mère (le décor du casino et le décor de l’appartement de Agnès). Lorsque le film revient sur le procès, le récit devient moins intense, moins passionnant. Fallait il traiter cette partie ?  et pas de chance pour Téchiné Malheureusement pour Téchiné le fils Agnelet a dénoncé son père après la fin du tournage (et puis les maquillages…) Reste les deux premiers tiers avec le focus sur les personnages.

Quant au casting,  Catherine Deveuve est brillante. Adèle Haenel a un personnage assez difficile à cerner, fragile, triste, ou en plein délire. Elle est vulnérable et bouleversante. Guillaume Canet joue l’avocat, et s’en sort bien meme si le duo féminin domine.

Intense, ce film est à voir