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Pourquoi ça n'a pas marché entre nous - origines

Par Absolut'lit @absolute_lit

20140723_134253.jpgDepuis que j'achète des livres d'occasion, la maison est devenue un site réel de rencontres virtuelles, des piles d'attentes éparpillées, du salon à la chambre, en passant par le bureau.


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Forcément, quand on peut avoir du frais au prix du périmé, du neuf au prix d'l'usagé on s'jette dessus, comme une cougar affamée plante ses griffes dans la chair d'un bellâtre à -25 ans ou une fashionista ses dents dans la gorge d'une rivale pour un -50% chez Dézingual.

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Oui c'est bestial. Et ça vous crée un besoin de consommation quasi incontrôlable : oui, j'ai VRAIMENT besoin d'avoir 147 livres d'avance.. Et puis regarde, ça vaut vraiment l'coup ! T'façon tu peux pas comprendre. On a pas le même instinct de survie, toi et moi.

Une fois que je les ai, là, devant moi, alignés, empilés, sur le côté, sur le dos, face contre terre ou.. bref, une fois qu'ils sont là, je les regarde, je crois savoir par lequel je vais commencer, j'en prends un « oui, elle s'approche, elle me prend, AH AH c'est moi qu'elle a choisi !! », je le repose : « mais, quoi.. qu'est-ce qu'elle fait là.. mais non, pourquoi elle me repose, mais ça fait des mois que j'attends, non, fais pas ça, me laisse pas, NOOOOON », j'en reprends un, le tourne dans tous les sens, le feuillette, le repose, etc.. En fait, non. Je ne sais plus par lequel commencer.

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Là vous vous dites : quelle bourge ! mais pour qui elle se prend ! Un livre c'est pas comme un homme (merde, la cougar est revenue), même si il a coûté que 2€ au lieu de 20, c'est pas une raison ! Un livre ça a des émotions, c'est vivant, le livre il s'ouvre à toi il te dit tout, il se met à nu (chuut elle va se mettre à grogner) il te confie tellement de choses, tu peux pas le traiter comme ça comme si c'était un coup d'un soir (le propriétaire de la cougar est priée de venir la récupérer à l'accueil merci)...

Je vous arrête tout de suite. Le matin, avant de vous habiller (pour ceux qui se lèvent le matin, et pour ceux qui s'habillent), vous regardez le temps qu'il fait, vous vous palpez l'humeur, et même si la veille vous avez préparé vos petites affaires sur le dossier de la chaise (ou sur le valet, pour les maniaques), qui me dit que vous n'allez pas changer de chemise comme d'avis, qu'à la place d'un tailleur pantalon vous n'allez pas flancher pour la jupe en jean et les.. bref vous valez pas mieux que moi !

Bien.. Reprenons..

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J'adore les livres. Je kiffe les livres. J'les mangerais pour de vrai, si je pouvais. Je voudrais retenir tous les titres, tous les auteurs (leurs noms, hein), pouvoir dire « alors le 24 juin 2006 à 18h57 je lisais.. » (oui les livres peuvent faire d'excellents alibis, et, l'avantage, c'est qu'ils ne vous contrediront jamais. S'ils le font, commencez à vous inquiéter).

Oui je voudrais pouvoir tous les aimer, chacun à leur manière, tous les garder, les relire et en lire des milliers d'autres, et dire « celui-ci c'est une bombe !! », après avoir fermé la porte et m'être éloignée, pour ne pas faire trop de peine aux autres..

Mais voilà. Je ne peux pas. Je ne peux pas tous les aimer. * se retourne, s'assure que la porte est bien fermée, reprend en chuchotant * : je n'peux pas tous les aimer... * violons dans la voix *
Non. Désolée, Je n'suis pas une machine. Je ne les aime pas tous Enfin si, dans l'absolu. Mais non. Et y en a des raisons à ça :

  • mauvais timing : «on n's'est pas rencontrés au bon moment »,
  • incompatibilité de style : « non décidément, le grunge hard-ground undercore c'est pas mon   truc, c'était pas juste un a priori. »
  • tromperie sur la marchandise : sur la couverture vous avez une mouette planant au-dessus de l'océan, et pendant tout le livre, vous la cherchez, cette foutue mouette ! Et quand vous vous rendez compte qu'en fait l'histoire se déroule en rase campagne, et qu'vous êtes pas près d'le voir, l'océan, c'est trop tard ! Le mal est fait ! Vous tournez les pages alors que vous devriez tourner LA page... Vous ne voulez pas le froisser, ne savez pas comment lui dire que ça ne peut plus durer entre vous..(dans ces cas-là je sors le fameux : « non mais en fait c'est parce que j'n'ai plus les yeux d'mes vingt ans ». Très peu savent que je ne les ai jamais eus..)
  • et bien d'autres encore..

Et non, quand ça ne marche pas avec l'un, je ne me précipite pas dans les pages d'un autre. Non. Je ne suis pas comme ça. J'ai besoin d'un peu de temps, entre chaque. C'est d'usage, comme une période de deuil, de résilience, un sas de décontamination (au propre comme au figuré, tout dépend de la relation). Il faut se libérer d'un livre pour en accueillir un autre (entre ses mains et sur l'étagère).

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Ça fait longtemps que je partage (pour les âmes moins sensibles : je revends et j'en rachète).

Mais j'n'ai pas toujours bien fait les choses.
J'ai longtemps parlé uniquement de ceux qui m'avaient plu, au détriment des autres. J'ai oublié à quel point c'est sensible, un livre.

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C'est fragile du ilététunefois. Ça jaunit, si on le laisse alité...

Pour qu'ils ne soient plus des « laissés pour conte (rendu) », j'ai donc créé cette nouvelle rubrique : « pourquoi ça n'a pas marché entre nous »

Car tout livre a le droit de (re)trouver lecteur à sa page.

Et comme disait Otis (Edouard Baer) dans Astérix et Obélix : mission Cléopâtre : « [..] Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres [..] »


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