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Didier Levallet Quintet " Voix croisées "

Publié le 24 juillet 2014 par Assurbanipal

Didier Levallet Quintet

" Voix croisées "

Frémeaux. 2013.

Didier Levallet: contrebasse, compositions

François Laizeau: batterie

Airelle Besson: trompette

Celine Bonacina: saxophones

Sylvaine Hélary: flûtes

Dans ce nouveau quintette, l'air c'est la trompette d'Airelle Besson, l'eau les flûtes de Sylvaine Hélary, le feu les saxophones de Céline Bonacina et la terre mère, ce sont les hommes de la rythmique, François Laizeau à la batterie et Didier Levallet à la contrebasse. Quant au 5e élément, c'est le quintette qui donne sa cohésion à tous ces éléments disparates réunis.

Trois ans après Songes, silences, Didier Levallet donne naissance à de nouveaux alliages sonores. Demeurent son vieux complice, François Laizau, la dame du temps présent, Airelle Besson à laquelle s'ajoutent deux autres drôles de dames, Sylvaine Hélary et Céline Bonacina. Ce brelan de dames n'avait jamais joué ensemble. Mise gagnante pour Didier Levallet.

1. Antigone's choice. Beau et majestueux morceau. La musique se déploie comme un oriflamme au vent. Honneur aux dames subtilement accompagnées par leurs chevaliers servants. La rythmique se décompose en arborescence, avec des rythmes sous les rythmes.

2. Traversée d'un temps immobile. Les hommes se taillent la part du lion, dans un dialogue haché, en suspension. Quand les souffleuses décollent, cela sonne circassien. Je vois les trapézistes traverser ce temps immobile.

3. Candide. Le titre exprime bien la fraîcheur, la candeur du morceau qui n'es pas mièvre pour autant. Il y a des rebondissements comme dans les aventures de Candide, du bon docteur Pangloss et de la belle Cunégonde.

4. Alicia's walk. Le son d'ensemble est superbe, chatoyant mais froid. Le saxophone est le feu de l'ensemble mais un feu qui éclaire. Il ne tient pas chaud. Cette beauté suscite mon respect mais pas mon enthousiasme.

5+6+7. La jetée+Aline on the green+Siegfried. D'abord un morceau sautillant, bondissant, plus joyeux que les précédents. Puis une ballade romantique et languissante comme une demoiselle couchée sur l'herbe. La rythmique joue une marche lente, quasi funèbre où les vents introduisent de la surprise. Enfin, une pièce qui commence sans rythmique, totalement aérienne, éthérée même. Une beauté digne du classique. Il y a comme un jeu de pistons entre bayrton, flûte et trompette. Cela alterne, répond et avance. La rythmique vient ajouter un subtil ancrage à cette musique qui plane toujours. Superbe.

8. Le dur désir de durer (titre de Paul Eluard). Il est possible que mon cerveau ait mélangé le 7e et le 8e morceau. Donc pas de mot sur celui-ci.

9. Sound fiction. Une autre promenade majestueuse, la spécialité de cet album. Une musique à mettre dans les casques des visiteurs des jardins royaux de Versailles ou Fontainebleau. Très française, en fait avec des lignes claires et des perspectives dégagées.

10. Adélie. Une envolée joyeuse pour finir.

Le quintette Voix Croisées de Didier Levallet sera en concert cet été en France:

- le vendredi 25 juillet à Serres (05) au festival Jazz à Serres.

- le samedi 30 août à Nantes (44) au festival des rendez-vous de l'Erdre.


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