Lors de ma sélection ciné du 2 juillet dernier (une des rares semaines pendant lesquelles j'ai réussi à voir les 3 films que j'avais cité ), en troisièlme choix ), j'avais retenu Big Bad Wolves, un vrai film de genre, parce que le film a fait fureur lors du dernier Festival de Beaune, visiblement un des meilleurs films de la sélection Sang neuf et que j'ai pu voir en salles dans la foulée en salles.
Il faut savoir que ce "Big Bad Wolfes", oeuvre d'un duo de cinéastes israélien Aharon Keshales et Navot Papushado, qui jusqu'à présent, avait réalisé "Rabbits", un film d'horreur seulement apprécié par les vrais spécialistes du genre, a eu l'immense honneur d'être avalisé par Quentin Tarantino en personne qui s'était enthousiasmé terriblement pour ce Big Bad Wolves la consacrant meilleur film de 2013.
Big Bad Wolfes n'a pas que plu à "Quintine" mais aussi à tous les fans du cinéma de genre et prouve surtout que le cinéma israélien ne se limite pas aux -souvents excellents films d’auteurs sur le conflit israélo-palestinien, même si le film va plus loin que le simple cinéma de genre, en critiquant en toile de fond cette société israélienne et rendre compte d’un certain état des lieux du monde contemporain.
Loin des chroniques habituelles du conflit israélo palestinien, genre habituel du cinéma israélien ( du moins celui qui nous parvient chez nous) , on est ici bien plus proche du cinéma holywoodien, de Tarantino aux frères Coen, même si le scénario fait surtout énormément penser à un des derniers grands films hollywoodiens que j'ai vu récemment , "Prisoners" ( voir ma chronique très élogieuse ici même).
Dans Big Bad Wolfes, il est également question de fillettes disparues, et d'une quete de vengeance d'un père d'une des victimes, mais le fond et la forme diffèrent sensiblement de l'excellent film de Denis Villeneuve.
Dans "Big Bad Wolves", on est plus dans le gore et dans l'humour noir et le film, plus ambigu quant à son message final ,et n'est pas dépourvu d' une certaine complaisance dans la mise en scène ( reproche que je fais d'ailleurs parfois au cinéma de Tarantino), et les personnages sont parfois un peu trop manichéens pour qu'on puisse ressentir la même empathie que pour ceux de "Prisoners"..
Cela étant dit, même s'il est incontestablement, pour toutes ces raisons, un poil en deça de Prisoners, le film possède d'indéniables qualités cinématographiques , notamment une remarquable musique de Haim Frank Ilfman quidonne un rythme idéal au thriller, permettant une subtile et délicieuse montée et descente d’adrénaline, ainsi que plusieurs scènes d'une saissisante beauté, notamment deux scènes presque oniriques d'un ange palestinien à cheval qui apporte une vraie respiration à cette tension assez extrême, à la limite du supportable.
Et le scénario, vraiment brillant, mélange fort habilement les genres pour revisiter le mythe du grand méchant loup et transcender ce qui ne pourrait être qu'un vulgaire "torture porn" (ces films d'horreur sadiques où l'on prend plaisir à torturer quelqu'un comme la série des "Saw" ou autres "Hostel") grâce à une belle stylisation de la violence et un humour noir qui fait souvent mouche.
Doté d'un second degré toujours efficace et qui rend souvent totalement nattendues les envolées de cruauté assez sidérantes, le film tient également bien la route par le jeu des trois acteurs principaux, flamboyants de justesse et notamment un des acteurs phares du cinéma israélien, Lior Ashkenazi que j'avais adoré dans Mariage Tardif ou tu marcheras sur l'eau.
Bref, un film dur et éprouvant, mais qui laisse le spectateur à la fin de la séance, en ayant pris une vraie claque visuelle comme on en voit quand même assez peu dans une année cinéma.
BIG BAD WOLVES - Bande-annonce (VOST)