Vivants, Isaac Marion
Éd. Bragelonne
320 p.
★★★
Dans un monde post apocalyptique, les humains sont désormais envahis par deux nouvelles espèces contaminées : les osseux et les zombies. Comme leur nom l’indique, les osseux ont une apparence complètement décharnée et sont plus féroces. Les zombies quant à eux, gardent une apparence plus ou moins humaine selon leur stade de décomposition.
On apprend que les zombies se nourrissent seulement de chair humaine et peuvent, en mangeant le cerveau de leur proie, entrer dans leurs souvenirs. Dès lors qu’il est contaminé, le zombie ne se souvient plus de rien. Il ne se rappelle pas son ancienne vie et ne peut même plus communiquer.
R est un zombie pas comme les autres (tiens, ça me rappelle vaguement une chanson !). Même s’il est guidé par ses instincts primitifs, il se différencie de ses compagnons par sa façon de réfléchir et de percevoir les éléments qui l’entourent. C’est là que l’auteur aurait dû choisir une autre forme narrative. En effet, pourquoi avoir choisi une narration à la première personne quand on découvre que le personnage principal n’est même pas capable d’aligner cinq mots dans un dialogue ? Car en dehors de cette dernière, R décrit très bien ce qu’il ressent.
Un jour, R et sa bande décident d’aller chercher de la chair fraîche à se mettre sous la dent. Ils s’attaquent à un groupe d’humains survivants. Parmi eux se trouve une jeune fille, Julie, qui deviendra le centre d’attention de R.
Julie est la personne qui donnera à R l’envie de changer. C’est une belle histoire d’amitié et d’amour qui s’ensuit. Les deux personnages apprennent à se connaître malgré tout. C’est une belle leçon que l’on trouve dans ces pages, celle de dépasser les apparences. R. va au-delà de ce que lui dicte sa condition : le statut de zombie n’est en rien une barrière et il va tout faire pour dépasser ses limites. Petit à petit, certains changements s’opèrent… Julie, quant à elle, ne reste pas coincée dans les préjugés balancés par les humains survivants.
C’est finalement une jolie histoire que j’ai trouvée assez étrange aux premiers abords. Comment ne pas s’empêcher d’être sceptique face à une telle relation ? Même si R est décrit comme bien conservé, il reste toujours un zombie. Mais son esprit, sa sensibilité et son humour font qu’au fur et à mesure, il devient un personnage attachant et on le perçoit d’un regard nouveau. De fil en aiguille, on voit son évolution et c’est ce qui rend la lecture agréable.
La relation entre R et Julie prend tellement de place au sein du roman qu’il n’en reste plus trop pour l’intrigue. On la désagréable sensation de faire du sur place et même au bout d’une centaine de pages, on ne sait toujours pas où l’auteur veut en venir. Heureusement que le style d’écriture est plaisant à lire. Alors on lit, on lit jusqu’à avoir une idée du dénouement. Et quelle fin, vraiment ! Je dirais qu’elle était très prévisible et je n’avais qu’une hâte, celle de finir le roman le plus rapidement possible.