Victor Young Perez // De Jacques Ouaniche. Avec Brahim Asloum, Steve Suissa et Isabella Orsini.
Je ne suis pas un professionnel du monde de la boxe. C’est un sport que je ne connais pas vraiment sauf ce que j’ai pu en voir dans certains films (Rocky, Ali,
Million Dollar Baby, etc.). Ni plus, ni moins. Je n’avais pas eu le courage de m’enfermer dans une salle de cinéma en décembre dernier pour regarder à quoi Victor Young
Perez ressemblait. J’aurais peut-être été plus motivé en découvrant que Brahim Asloum, qui incarne le rôle de Victor Young Perez dans ce biopic, a pris
95% des coups dans le film. Autrement dit, les combats n’ont rien de faux. Tout est fait pour que l’on ait l’impression que tout cela est le plus réaliste possible. On apprend donc à découvrir la
vie de ce boxeur très connu mais le film n’est peut-être pas à la hauteur de ses talents sur le ring. La manière dont Jacques Ouaniche met tout cela en scène avec un académisme
des plus plombé. La mise en scène ne parvient donc pas à servir un sujet qui avait largement de quoi nous toucher et peut-être même un peu plus. Surtout que Brahim Asloum, bien
qu’imparfait en tant qu’acteur, démontre qu’il peut nous plonger dans l’histoire de ce Victor Young Perez avec beaucoup d’émotion.
Victor Young Perez, 136 combats, 91 victoires dont 27 par KO, Champion du monde des poids mouches, est sur le ring. En face de lui Kurtz, le soldat allemand ; 20 centimètres et 20 kilos de
plus que lui. Autour de lui les cheminées des fours crématoires recrachent les cendres de ses camarades d’infortune. Et pourtant, encouragé par son frère Benjamin déporté lui aussi et par des
milliers de regards muets, Victor, ce petit juif arabe, tiendra tête à ces monstres durant quinze rounds. Pendant l’enfer de ce combat, Victor verra défiler sa vie : Sa Jeunesse insouciante à
Tunis avec Rachid, Maxo et Benjamin. Il y retrouvera l’amour avec la bellissime Mireille. Il revivra sa gloire et sa descente aux enfers, enfer bien agréable à côté de l’Indicible dans lequel les
coups de Kurtz le ramèneront.
D’un point de vue purement scénaristique, Victor Young Perez est là aussi important. Tout se suit de façon très chronoformé. On ne peut donc pas vraiment s’imprégner de certains
moments qu’il faut déjà passer à la suite. Pourtant avec quelques prises de risque, Victor Young Perez aurait très bien pu être un solide biopic. Il aurait fallu également
peut-être un meilleur réalisateur derrière cette oeuvre. Tout ce qui se déroule dans les camps de concentration est la pire partie de ce film. On n’apprend rien, l’univers dépeint est
particulièrement convenu et le spectateur s’ennui terriblement. Car ce qu’il préfère c’est tout ce qui se passait dans la vie de notre héros au départ même si l’histoire ne s’arrête pas toujours
sur les meilleurs aspects de Victor Young Perez. Notamment du point de vue de Paris où l’on a plus l’impression de voir le journal d’un boxeur qui joue au touriste qu’autre
chose. Alors qu’au contraire, il y avait un vrai combat à délivrer aux spectateurs. Il n’était pas nécessaire non plus de nous montrer autant de scènes de combat. Un biocpi cela ne passe pas
toujours par la démonstration de ce dont le héros est réellement capable.
Bien au contraire, je dirais que ce qu’il y a plus important dans un biopic c’est ce que l’on tente de nous faire comprendre de la vie du personnage. Et je n’ai pas appris grand chose sur
Victor Young Perez si ce n’est les grandes lignes de sa vie, quelque chose que l’on peut déjà lire sur sa page Wikipédia. Il y a pourtant là dedans une vraie démarche, celle de
nous raconter une histoire de sport différente de celle des autres et même si Brahim Asloum s’en sort plutôt bien dans ce biopic académique, le reste est assez faible pour
réellement nous surprendre. Je me suis donc retrouvé à me demander si Victor Young Perez était vraiment fait pour moi ou bien si le film n’est tout simplement pas bon. J’en suis
venu à la seconde conclusion, malgré moi.Je ne me suis pas attaché à grand chose alors que le film veut constamment nous apitoyer sur le sort de ce héros alors qu’il y avait largement de quoi
faire pour que le contraire soit mis en avant. Je suis d’ailleurs convaincu qu’avec une autre équipe derrière (mais toujours avec Brahim Asloum dans le rôle de Victor
Young Perez) cela aurait pu faire un très bon et beau film.
Note : 3/10. En bref, un biopic ennuyeux, réalisé à la truelle et ce malgré la prestation d’un Brahim Asloum qui fait de son mieux.
Date de sortie : 20 novembre 2013