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American nightmare - 4/10

Par Aelezig

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Un film de James DeMonaco (2013 - USA) avec Ethan Hawke, Lena Headey, Adelaide Kane, Max Burkholder, Edwin Hodge, Rhys Wakefield

Un sujet superbe, mais une réalisation pas du tout à la hauteur.

L'histoire : Etats-Unis, 2022. Afin de juguler la violence, le nouveau gouvernement a institué une nuit par an La Purge où tous les crimes quels qu'ils soient sont autorisés. Vengeances, représailles, tueries gratuites, viols, passages à tabac... Et pendant douze heures, services de secours et police ne peuvent être sollicités. Depuis la mise en place de ce système, la criminalité a fortement chuté dans le pays et le chômage quasiment disparu (ça fait marcher la vente d'armes, d'alarmes et de bunkers, les entreprises de pompes funèbres, etc...). James et sa famille sont rentrés chez eux. La Purge, c'est pour cette nuit. Ils baissent leur rideau de fer et s'apprêtent à regarder à la télé le déroulement de la nuit partout dans le pays aux infos, tout en surveillant leurs nombreux écrans de vidéo-surveillance placés autour de la maison. C'est ainsi que le jeune fils de la maisonnnée, voit un homme dans la rue supplier que quelqu'un lui ouvre la porte pour échapper à la meute qui le poursuit. Ce que l'enfant fait, déclenchant la colère de son père. Pendant ce temps, la fille aînée accueille son petit ami, qui s'est caché dans la maison avant la fermeture des systèmes de sécurité...

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Mon avis : Encore un film dont je n'avais pas entendu parler. Mais un thriller, un thème d'anticipation original, absolument terrifiant, et Ethan Hawke... voilà de quoi forger de bons espoirs. Déception, même si ça se regarde assez bien.

Le gros problème, c'est le décalage entre le sujet PHENOMENAL et toutes les pistes de réflexions qu'il engendre, et son traitement, totalement survolé et superficiel qui transforme le film en truc télévisuel à quatre sous, privilégiant le côté terreur à l'aspect philosophique. C'est bien trop court pour l'idée de base, qui méritait une facture autrement plus complexe et ambiguë comme le Funny games US de Hanneke, par exemple. Les personnages sont transparents, sans caractère, sans états d'âmes (ou si peu que c'est d'une tristesse absolue... puisque cela banalise la violence du propos), la réflexion se limite à l'histoire de cette famille, dans sa maison, le tout doté d'un filtre bleu (qu'est-ce ça m'agace, ces filtres !) sensé donner une ambiance sombre et glacée, mais qui, en ce qui me concerne, à tendance à m'endormir ! On éprouve aucune empathie envers quiconque là-dedans et leurs réactions sont bizarres. Et puis toutes ces incohérences : la fille qui apparaît, disparaît, on ne sait pas pourquoi (dans la logique, dans un cas pareil, on s'accroche à ses proches), son boyfriend psychopathe dont le rôle est vite évacué d'ailleurs et dont l'existence est pour le coup tout à fait inutile, les voisins jaloux de la réussite de James au point d'arriver avec des haches, dans un pays où l'argent, on le sait, n'est pas un sujet tabou, etc.

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Avec des petits emprunts agaçants à Orange mécanique : invasion de maison, masques, musique classique...

Non franchement, j'ai été hyper déçue et j'attends désormais que quelqu'un revisite cette très brillante idée. Vous vous rendez compte ? Une nuit de violences en tous genres autorisée pour défouler les tarés ? Bonne ou mauvaise chose ? Y avait de quoi faire un film brillantissime.

Raté. Mais ça se regarde, pour l'idée maîtresse, qui fait froid dans le dos, tant elle est à la fois inimaginable mais si proche de nous quand on voit l'actualité...

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Certains pardonnent au réalisateur rien que pour son idée de scénario : "Le film de James DeMonaco confirme la tendance du cinéma d'horreur contemporain à imaginer des récits où la suspension du contrat social renvoie l'humanité à un temps de lutte à mort pour sa survie" (Le Monde) ; mais l'immense majorité condamne la réalisation : "DeMonaco se contente de partir d'une bonne idée sans la creuser réellement "(L'Ecran Fantastique) ; "L'argument de départ est plutôt séduisant (...). Malheureusement, sur le plan de la forme, [le] film se rétracte très vite sur un home invasion classique, une petite série B correctement troussée mais terriblement répétitive" (Charlie Hebdo) ; "American Nightmare" est un film faux-cul, qui exhibe la violence qu'il est censé dénoncer " (Télérama). Les internautes ne sont pas plus convaincus...


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