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Rio loco 2014 : Rencontres, partage et prise de conscience

Publié le 06 août 2014 par Marie-Noelle Imbart @MarieNoImbart
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les copines d'Afrozap.
Merci à Tytelle pour les photos.

Rio loco 2014 - Toulouse- Souvenirs 2
Rio Loco  2014 « Terres Caraïbes » est bel et bien fini. Cinq jours de fêtes durant lesquelles, j’ai fait de belles rencontres insolites et incroyables, des découvertes culturelles, musicales et linguistiques qui ont eus, un effet bouleversant sur moi. Les 107 000 festivaliers ont remerciés toute l’équipe organisatrice, les bénévoles et toutes les personnes qui ont fait de cet événement une réussite en venant soutenir ce festival populaire et familiale. Cependant, je tenais à expliquer en quoi cette édition m’a paru et sera toujours exceptionnelle.

Du festival Garonne à Rio loco 2014.

Il s’en est passé des choses depuis 1995. Date de création du festival qui s’appelait à l’époque « festival Garonne ». De grands noms de la musique sont profiter de l’accueil toulousain comme Ormara Omara Portuondo, George Clinton and Parliament Funkadelic, Calle 13, Hugh Masekela, Los Lobos, Emir Kusturica, Paco de Lucia, Rachid Taha, Jimmy Cliff, ou Kassav’ sont venus chanter, danser et faire la fête avec un public familial et populaire. Ambassadeurs de leurs pays, îles et continents, diffuseurs des musiques, arts et tradition, c’est sous le signe du partage que nous profitons de cette grand moment. L’arrivée d’Hervé Bordier, en 2011, à la direction du festival a donné un coup de boost à cette évènement.

Afrozap au Rio Loco 2013

En 2013, Rio loco nous offrait une édition inoubliable, un excellent voyage dans les îles de la Caraïbe. Pas de clichés, pas de raccourcis. La Toulousaine afro-caribéenne que je suis, s’est émerveillée durant 5 jours. Entendre des artistes que j’admire et respecte depuis ma plus tendre enfance, les interviewer, sentir leur joie de participer à cette grande fête dédiées aux îles des grandes et petites Antilles. L’accomplissement d’un souhait que moi et mes compatriotes nourrissions depuis la création de ce festival. Certes, Rio Loco a été victime de votre succès. Mais l’édition 2013 restera gravée dans la mémoire des 125 000 personnes qui sont venus se déhancher, à la Prairie des Filtres. Et restera un mystère pour ceux qui ne l’auront vécu. Alors, Afrozap tenait à remercier toute l’équipe Rio Loco.

 2014, l’expédition Rio Loco continue en Terres Caraïbes

2014, vous nous invitez à découvrir la Caraïbe continentale.
En effet, il nous reste encore beaucoup à voir, à entendre et à partager. A L’annonce de la programmation, le 25 avril dernier, je me doutais bien que le voyage serait incroyable. Et il le fût. Après l’avoir scrutée j’ai rapidement sélectionné mes favoris, Edmar Castaneda, The Garifuna Collective et Kawe Calypso, Orlando Poléo, Prince Koloni & Fondering, Chris Combette , La 33…Les  artiste incontournables pour des moments de musique inoubliables, je ne devais pas rater. Sans compter, les expositions de Franky Amété ( Art Tembé), Still Fish et autres artistes plasticiens qui nous ont offert ces merveilles qui ornaient la Prairie des Filtres, durant ces 5 jours. Un ravissement pour les yeux. Oui, cette édition 2014, fût belle. Même si nous avons été privé d’une soirée de concerts, suite au mouvement de grève mené par le collectif des intermittents et précaires, de Midi –Pyrénées, nous avons profité de notre festival dit « populaire » à fond. Nous avons entendus leurs revendications, même si la dialogue semblait impossible avec certains.  Quitter la Prairie des Filtres, un mercredi soir bien calme, une atmosphère un peu pesante planait sur le site. Pas très envie de faire la fête, les émotions sont à fleurs de peau. Mais à Toulouse, même si les mémés aiment la castagne, comme le chantait si justement Claude Nougaro, on préfère quand les gens se parlent et s’amusent. Pour ma part, je quitte le site vers 21h00, triste de n’avoir pu Edmar Casténada et Oscar d’Leon. Quelques chanceux présents, coté Pont –neuf participeront à la prestation du groupe colombien DUB de GAITA, dont l’album «  Dub de Gaita  (El Fin del mundo) doit sortir dans l’année. C’est aussi ça Rio loco.

Un lancement poussif mais …

RIO loco souvenirs 1
Jeudi, 12 juin, Rio Loco démarre enfin. Afrozap revient prendre la température. Aujourd’hui, le public aura accès au site. Rio loco et la ville de Toulouse parviennent à trouver un accord avec le collectif des intermittends et précaires. Les festivaliers pourront entre Kawe Calypso, groupe du Costa Rica, Cimarrón, Che SuDAKA et Family Atlantica. Première scène en France, pour les ambassadeurs du Calypso Costaricien fut très agréable. Mais plus le public arrivait plus j’avais l’impression d’assister à un grand pique-nique. Des personnes pas vraiment concernées par la musique. Merci Bon Dieu, je passe voir les amis du Stand d’Afrodiz sorbets. Pause sorbet, pause Ti –Punch. Finalement, je ne profite pas du concert de Cimarrõn. Bref, Afrozap n’est pas encore connecté. Puis arrive sur la scène Pont- neuf, le groupe Che SUDAKA !!! De la cumbia punk a réveillé un mort. Une nouvelle découverte pour Afrozap. La cumbia punk, c’est top. Afrozap Valide. Mes impressions sur Family Atlantica

¡Despierta Rio Loco !

Enfin, Vendredi 13 juin, Afro

ITV-Gaby- Moreno-Rioloco2014
zap n’espère qu’une chose : le réveil de Rio loco. Afrozap n’a pas été déçu. Il faut croire que le chiffre 13 aura porté bonheur. La chanteuse guatémaltèque, Gaby Moréno envoute les festivaliers de sa douche et chaude voix comme pour nous dire « ne vous inquiétez pas ! Tout va bien se passer. Nous allons passer une belle soirée ». Et ce fût particulièrement le cas. Une rencontre détonante avec le groupe mexicain « Sistema Bomb ». Les diffuseurs d’ « électro-jarocha » nous ont mis un grand coup de pied au derrière.  Le son« Despierta Francia » restera le moment phare de ce concert. La chanson qu’il fallait pour réunir, festivaliers, intermittents, commerçants, exposants et l’équipe du Rio loco. Luttons ensemble, intelligemment en privilégiant le « vivre ensemble ». Et la claque de la soirée viendra du petit prince de la Salsa, Yuri Buenaventura. Un moment de musique d’une grande intensité. Un public conquis qui chante et danse à s’en péter les rotules. La bière coule à flots. Rio Loco se réveille enfin. C’est Danilo Pérez, grand pianiste panaméricain qui aura la difficile mission d’apaiser les esprits. Selon les dires, il y serait parvenu. La fiesta continuera le samedi 14 juin. Alfonso Lovo et son Jazz Latino complétement barré, Celso Pina et Pato Macheté, du Mexique et leurs accordéons envoutés, Systema solar et leur éclectropicale et Orlando Poléo, l’as des congas qui a donné une belle leçon de rythme et du groove à la sauce vénézuélienne. Une journée « mucho caliente ». Oui! Je sais. Elle était facile celle-là !

Stands Guyane-Chercheurs d'autres - Touloulouz night- Rioloco2014

Un dimanche en Guyane.

Dimanche arrive et annonce la fin des festivité

Rio loco 2014 -Toulouse - souvenir 4
s. Une belle journée en perspective, avec une majorité d’artistes originaires de la Guyane et du Surinam. C’est avec Chris Combette, chanteur et musicien guyanais, humaniste et rêveur que la série de concerts démarre. Accompagné de Thierry Vaton au piano, Stéphane Castry à la basse et Thomas Bellon à la batterie.
Chris Combette nous a offert un vrai show. Aux premiers abords, ce monsieur qui semble si timide, s’avère être un veritable showman, au sens de l’humour très affûté. Une escapade musicale chargée en émotions. Des textes qui prennent aux tripes habillés de mélodies qui vous transportent. Certains titres de Chris Combette m’avaient déjà touché comme «  Les enfants de Gorée », «  La Tatou et le Caïman », « La danse de Flore »

Prochaine escale qui nous rapproche du Surinam avec Prince Koloni et son groupe Fonderinget quelques surprises.

Des voix et des tambours qui nous plongent durant 1h au cœur de l’Aléké. Cette musique inventée en Guyane et exclusivement jouée par les Bushinengué(descendants d’esclaves en fuite, appelés aussi  Marrons », qui furent transportés vers la Guyane, il y a 400 ans et qui se rebellèrent en arrivant). Prince Koloni accompagné de Orniel Siwo et Marcel Siwo, embarquent rapidement le public avec eux. On ne comprend pas tout, voire rien du tout. Mais on se laisse happer par les vibrations des tambours et l’harmonie qui se crée entre ses trois voix. Des chants d’amour, d’unité, de paix et de respect, des valeurs qui correspondent totalement à l’esprit du festival et à l’ambiance de cette soirée. Prince Koloni invite Chris Combette et ses musiciens à la rejoindre sur Scène pour partager l’un de ses titres, à savoir «  Africaine ».

Afrozap danse, chante et se laisse entrainer par les basses des percussions et ces voix pleine d’amour et de génerosité.
Le phénomème Tamango danseur guyanais, new yorkais d’adoption depuis plusieurs années, va électriser le show avec un solo de tap dance ( claquettes) absolument dementielle. L’iroquois noir habillé d’un poncho, jaune tournesol se transforme en une boite à rythme. Mélange de force, de grâce et d’élegance, il captive le public. Le temps semble même s’arrêtait.
Standing ovation!!! Les toulousains ne sont pas dupes et savent apprécier les artistes de talents.
Merci à Fondering & Prince Koloni pour ce voyage au coeur de la musique aléké.

Une soirée qui se termine avec La Calle 33. Une ambiance étrange. L’impression de dire adieu à plein de personnes que je ne reverrai peut-être jamais. Un dimanche plein de rires, de discussion sur le rayonnement de ces musiques dans l’industrie impitoyable de la musique. C’est blindée de bonnes énergies que ce long voyage s’achève.
Merci à mes soeurs, à Cecette, Tytelle Chacha pour les éclats de rires. Merci à Malick et Boris d’Afrodiz Sorbets ainsi que Gaby qui capte des moments d’émotions comme personnes.
Merci à Mel de Black Manioc!
Merci aux artistes qui ont acceptés d’échanger avec moi.
Merci à toutes les personnes que j’ai croisées.
Merci à Perrine!
Merci à vous Rio Loco pour avoir mis en lumiéres ces cultures afro caribéennes, afro latine et afro… tout simplement.


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