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Sur les toits de Sucre : la Merced et San Felipe Neri

Publié le 08 août 2014 par Montagnessavoie
Sucre recèle des joyaux et il faut absolument réserver une après-midi pour les visiter, prendre le temps de les admirer, se poser, rêver. 14h. Les portes de l'église de la Merced s'ouvrent (certains disent qu'il s'agit de la première que l'on a construite à Sucre, d'autres s'insurgent en entendant cette hypothèse et affirment au contraire que la cathédrale a été construite bien avant). Pour ma part, je suis séduite par cette église glaciale au retable baroque impressionnant. En réalité, celui-ci n'était pas le principal : à l'origine, c'est le retable qui se trouve à droite qui était la base de l'église. Suite à tremblement de terre, le tout a été reconstruit autour du nouveau chef-d'oeuvre qui trône aujourd'hui en face de nos yeux. Quant à l'orgue, il date du XVIIIème siècle et a été fabriqué en France. Le problème reste son entretien, étant donné que très peu d'artistes savent encore accorder cet instrument et en jouer. Le souci de la restauration des oeuvres se pose également pour les grands tableaux qui ornent la nef, réalisations du célèbre Melchor Pérez de Holguin : les toiles se déchirent, mais où trouver l'argent pour les réparer ? C'est pourquoi l'idée d'un musée fait son chemin. D'autant plus que la Merced a encore d'autres beautés à montrer au visiteur. Sur ses toits, on peut marcher sur le sommet des coupoles et admirer, sans aucune entrave au regard, la vue sur toute la ville et sur le couvent San Felipe Neri, où nous rendons tout de suite.
Sur les toits de Sucre : la Merced et San Felipe Neri
Sur les toits de Sucre : la Merced et San Felipe Neri Si vous avez toujours rêvé de marcher sur les toits, l'ancien couvent San Felipe Neri est fait pour vous. Vertige assuré ! Avant de monter, arrêtez-vous un instant et remplissez-vous de lumière dans le petit temple chaleureux aux tons pastels. Admirez les galeries le long desquelles déambulaient les moines. Puis, prenez l'escalier qui vous conduit sur les toits. Vous vous trouvez alors sur un immense plateau, sans rambarde, prêts à vous envoler. La blancheur mauresque vous éblouit. On aurait presque envie d'entendre résonner le chant du muezzin. Si vous êtes vraiment des aventuriers, empruntez le minuscule escalier qui tournicote dans le clocher. Sensation maximum ! San Felipe Neri est sans aucun doute permis l'édifice le plus époustouflant de Sucre. Il y a des privilégiés sur cette terre qui étendent leur linge sur leur terrasse avec cette vue-là, qui voisinent avec les toits de ce bijou architectural. Sucre, c'est définitivement LA ville où l'on peut prendre sa retraite. On en reparle dans 30 ans… Sur les toits de Sucre : la Merced et San Felipe Neri
Sur les toits de Sucre : la Merced et San Felipe Neri
Sur les toits de Sucre : la Merced et San Felipe Neri Pour le moment, nous voici redescendus sur le plancher des lamas et entrons dans le musée de la cathédrale. Les portes des différentes salles sont verrouillées avec des cadenas. Interdiction de prendre des photos. La guide ou une surveillante en treillis vous talonnent tandis que vous regardez l'étalage des différents objets de la liturgie. Overdose d'argent et d'or. Millions de morts des mines de Potosi. Cela sonne comme une malédiction, le prix à payer pour le sacrifice inutile de tant de vies humaines : maintenant, le musée est obligé d'enfermer son butin à clé pour ne pas être volé… Nous passons devant la Vierge de Guadalupe (celle déjà mentionnée dans l'article sur le couvent de la Recoleta). On devrait se sentir en dévotion devant cette richesse, cette figure sacrée, mais son écrin d'argent, sa cage arrondie qui la protège des voleurs, ressemble à un juke-box avec ses loupiotes rouges, jaunes et vertes. Cela la décrédibilise complètement et la rend presque ridicule. Dans une chapelle attenante à la cathédrale mélangée de baroque et de néo-classique, comme un gros gâteau à la crème, toutes sortes de reliques sont exposées, dont un linceul imprimé des traces d'un corps allongé et de ses os. Le seul lieu intéressant de cette visite reste la salle où sont exposées les peintures de Bernardo de Bitti, inspirées de la "maniera" intalienne. D'autres, tout aussi belles, ont été peintes par des indigènes à partir de copies d'oeuvres qu'on leur envoyait d'Europe. Artistes anonymes à jamais oubliés. 

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