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Gaza, Israël et Dominique de Villepin : quand tout est dit

Par Sergeuleski

   Tenter d'anéantir un des derniers foyers de la résistance palestinienne à la colonisation israélienne, Gaza - le blocus n'y suffisant pas -, ainsi que la composante religieuse de cette résistance, le Hamas ; diviser politiquement les Palestiniens, maintenir la tête de ce Peuple sous l'eau jusqu'à l'asphyxie sur le modèle de la Cisjordanie, occupée et humiliée...  tel est le but affiché par Israël car c'est toujours la même histoire qui nous est contée : vaincre, dominer, exploiter, humilier... négriers, maîtres et esclaves.

   Pour cette raison, nous sommes aujourd'hui plus que jamais dans l’obligation de dénoncer une alliance avec un des rares Etats qui n'a décidément rien à proposer ni à offrir au monde depuis sa création -  Etat et Nation sans culture de dimension universelle et sans morale -, depuis qu’il s’est mis en tête de vivre aux dépens, sur le dos et au détriment de centaines de milliers d'êtres humains - les Palestiniens ! et ce aussi longtemps qu’ici, en France, toute la classe politique et médiatique soutiendra cet Etat et une politique dont il n’y a plus rien à sauver à l'heure où des associations communautaires ont le pouvoir de bannir des médias et de persécuter tous ceux qui n'acceptent plus cette compromission de la France avec une idéologie mortifère : le sionisme.

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   L’appel de Dominique de Villepin

   Voici un extrait de la tribune de Dominique de Villepin sur Gaza parue dans Le Figaro, le 1er août. L’ancien ministre des affaires étrangères y propose trois outils diplomatiques : sanctions contre Israël, justice internationale, interposition de l’ONU.

Comme quoi, il suffit de n'avoir aucun avenir politique pour, sans risque, dire la vérité, en France, aujourd'hui ; même la lettre de Plenel (et celle de Rony Braumann and co aussi) n'ira pas aussi loin ; un Plenel qui a, manifestement, encore des comptes à rendre à un environnement économique, médiatique et politique majoritairement atlantiste et sioniste.

Le courage de Villepin et sa franchise sont suffisamment rares depuis le début de cette ratonnade israélienne - opération de maintien d'un ordre colonial - pour être accueillis ici à bras ouverts :

   "... lever la voix face au massacre qui est perpétré à Gaza, c’est aujourd’hui, je l’écris en conscience, un devoir pour la France, une France qui est attachée indéfectiblement à l’existence et à la sécurité d’Israël mais qui ne saurait oublier les droits et devoirs qui sont conférés à Israël en sa qualité d’État constitué. Je veux dire à tous ceux qui sont tentés par la résignation face à l’éternel retour de la guerre qu’il est temps de parler et d’agir. Il est temps de mesurer l’impasse d’une France alignée et si sûre du recours à la force. Pour lever le voile des mensonges, des omissions et des demi-vérités. Pour porter un espoir de changement.

Par mauvaise conscience, par intérêt mal compris, par soumission à la voix du plus fort, la voix de la France s’est tue, celle qui faisait parler le général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six Jours, celle qui faisait parler Jacques Chirac après la deuxième intifada. Comment comprendre aujourd’hui que la France appelle à la «retenue» quand on tue des enfants en connaissance de cause ? Comment comprendre que la France s’abstienne lorsqu’il s’agit d’une enquête internationale sur les crimes de guerre commis des deux côtés ? Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d’Israël ? Quelle impasse pour la France que cet esprit d’alignement et de soutien au recours à la force.

Je crois que seule la vérité permet l’action. Nous ne construirons pas la paix sur des mensonges. C’est pour cela que nous avons un devoir de vérité face à un conflit où chaque mot est piégé, où les pires accusations sont instrumentalisées.

Ayons le courage de dire une première vérité : il n’y a pas en droit international de droit à la sécurité qui implique en retour un droit à l’occupation et encore moins un droit au massacre. Il y a un droit à la paix qui est le même pour tous les peuples. La sécurité telle que la recherche aujourd’hui Israël se fait contre la paix et contre le peuple palestinien. En lieu et place de la recherche de la paix, il n’y a plus que l’engrenage de la force qui conduit à la guerre perpétuelle à plus ou moins basse intensité. L’État israélien se condamne à des opérations régulières à Gaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu’elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu’elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire. C’est la spirale de l’Afrique du Sud de l’apartheid avant Frederik De Klerk et Nelson Mandela, faite de répression violente, d’iniquité et de bantoustans humiliants. C’est la spirale de l’Algérie française entre putsch des généraux et OAS face au camp de la paix incarné par de Gaulle..."

   Le texte intégral de la tribune : ici


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