Magazine Cinéma

The Grand Budapest Hotel

Par Suzybishop @DLACDI

Traditional Arrangement: "Moonshine" - Alexandre Desplat (The Grand Budapest Hotel OST)

Ca faisait bien un moment que j'avais envie de parler de ce film, tant je l'ai attendu cette année. J'attendais sa sortie en DVD ( qui est à mon goût encore trop tardive ) pour pouvoir en reparler, mais il se trouve que par miracle, j'ai pu le voir dans l'avion ( in english of course ). Comme quoi, mon absence n'aura été que bénéfique.

Je crois que mon amour pour Anderson se voit pas mal et peut-être se comprend. Après avoir vu Moonrise Kingdom ( et l'avoir revu au point de le connaître par coeur ), j'ai attendu son dernier film The Grand Budapest Hotel comme l'évènement qui allait changer ma vie. 

The Grand Budapest Hotel

L'histoire est racontée par Zero, le garçon d'étage d'un des plus célèbres hôtels dirigé par Mr Gustave H, qui a un petit penchant pour les vieilles dames. Tous deux sont embarqués dans une histoire de vol de tableau et d'héritage dans le pays imaginaire de Zubrowka d'entre-deux guerre. Ca tient sur deux lignes, mais il n'en faut pas plus pour apprécier, vraiment. 

Comme pour Moonrise Kingdom, je trouve que l'affiche est pas mal révélatrice de ce qu'on voit dans le film. Tout sonne faux dans ce film. C'est ça que j'aime beaucoup chez Anderson : Tout le monde s'applique au cinéma à faire disparaître les effets spéciaux pour que cela semble réaliste. Anderson s'amuse à montrer aux spectateurs les ficelles même de son film. J'ai l'impression que le but de la grande majorité des films c'est le réalisme : il faut que le spectateur croit ce qu'il voit. Sauf que ça reste de la fiction, et Anderson l'a très bien compris. Son film ressemble davantage à un conte qu'à un film qui se veut réaliste. Il y'a toujours quelque chose à l'écran qui vient rappeler que rien n'est réel. Anderson utilise pas mal de maquettes dans son film et bizarrement ça fonctionne très bien. Je dis bizarrement car on est pas du tout habitué à voir ça dans d'autres films et ça me plaît énormément. 

The Grand Budapest Hotel

Et c'est une autre façon de filmer. L'image, c'est sa marque de fabrique à Anderson. C'est un créateur d'image dans le sens où chaque image est travaillée. Par le jeu de couleur, comme l'utilisation d'un rose bonbon assez permanent et par la simétrie. La question qu'on est en droit de se poser, c'est celle-ci : est-ce qu'à force Anderson n'abuse justement pas un peu trop de l'image ? J'aurais tendance à dire que non car je trouve que le film va encore plus loin. J'adore vraiment ( je pense qu'à force de le répéter vous l'aurez compris ) Moonrise Kingdom par son histoire et l'image, mais je trouve qu'ici le travail de l'image est encore plus poussée : tout semble complètement irréel et absurde. Or absurde, le film l'est dans sa totalité. 

Au même titre que la musique ci-dessus, le film est rapide. C'est un film d'hyperactif. Il n'y a aucun temps mort et tout bouge continuellement sans jamais s'arrêter. D'ailleurs, Anderson joue avec ce temps. En effet,le film bénéficie d'une narration à la première personne : Mustafa Zero raconte lui même l'histoire. D'où l'hommage à Stephen Zweig qui s'amuse lui aussi à faire raconter son histoire par le personnage principal. Ce qu'il y'a d'intéressant dans ce film, c'est qu'il se passe sur trois périodes différentes : 1932 , 1968 et 1985. Par la même occasion, le format de l'image change lui aussi selon l'époque, passant d'un cadre très large à une image bien plus réduite. 

The Grand Budapest Hotel

Moi je le trouve très drôle ce film. Parce que oui, c'est quand même étrange cette histoire entre Gustave H et ses ( vieilles) clientes. Les dialogues sont savoureux et les méchants sont vraiment méchants. C'est ça qui m'a assez surpris dans ce film c'est qu'il est .. violent ( pour Anderson hein, c'est pas un Tarantino quand même ). Mais je veux dire, c'est assez inattendu dans un univers rose bonbon à l'allure d'un conte pour enfant, qui n'en est pourtant pas un.

C'est peut-être un peu confus tout ce que je raconte mais c'est assez difficile de parler de ce film tellement il est riche. Je n'ai franchement pas été déçue d'avoir attendu et je n'avais qu'une hâte  : le revoir. Un film qui change vraiment des super productions et des conventions auxquelles on est habitué, ça fait du bien vraiment. Anderson prouve encore une fois que c'est un vrai magicien, qui a un univers bien à lui et qui sait nous le partager. Maintenant oui, j'aime énormément ce film, non pas pour les noms à l'affiche ( car oui, j'ai oublié de le dire, il y'a quand même un gros casting ) mais pour ce qu'il est, c'est-à-dire un film vraiment incroyable. J'aime pas aimer un film pour des noms mais pour ce qu'il fait et j'avoue que je suis vraiment séduite par ce film et par la vision du cinéma d'Anderson. 

C'est drôle, c'est effréné, c'est absurde. Alors qu'est-ce qu'il faut de plus pour vous convaincre que ce film est franchement génial en tous points ? 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Suzybishop 1291 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines