C’est avec une infinie tristesse que nous apprenons ce matin la mort de l’acteur américain Robin Williams.
C’est dans la série Happy Days, en 1974, que le jeune Robin Williams fait ses débuts à l’écran, après avoir étudié le théâtre. Interprétant le rôle de Mork l’extraterrestre, Williams connait le succès au point de camper le personnage dans la série Mork and Mindy, qui lui vaut d’ailleurs un Golden Globes en 1979. Le cinéma lui tend dès lors les bras. Robert Altman fait de lui son Popeye dans l’adaptation du même nom. Il est ensuite Garp, dans Le Monde selon Garp, d’après le best-seller de John Irving. Les films s’enchaînent jusqu’à Good Morning Viet-Nam, de Barry Levinson, dans lequel Robin Williams incarne un animateur radio fantasque, chargé de réveiller les troupes américaines au Viet-Nam. Une nomination à l’Oscar du meilleur acteur plus tard, le comédien poursuit une carrière d’ores et déjà impressionnante.
Les Aventures du Baron de Münchausen (Terry Gilliam), l’incontournable et cultissime Le Cercle des Poètes Disparus (Peter Weir), L’Éveil (Penny Marshall), The Fisher King (Terry Gilliam) et bien sûr Hook ou la revanche du Capitaine Crochet (Steven Speilberg), sortis entre 1988 et 1991, illustrent le caractère stakhanoviste de l’acteur et bien entendu son immense talent. Véritable aimant à génies, il collabore avec les plus grands et si il apparaît avant tout comme un acteur comique, il sait aussi remarquablement bien nuancer son jeu, pour susciter une émotion authentique et durable.
Les années 90 sont caractérisées par ses collaborations avec Chris Columbus, qui lui offre l’un de ses personnages les plus appréciés, à savoir Madame Doubtfire ; avec Joe Johnston, qui le plonge dans la jungle avec Jumanji, et avec Francis Ford Coppola qui le met dans la peau de Jack, un jeune homme qui vieillit trop vite. En 1997, Will Hunting permet à Robin Williams de remporter un Oscar, après plusieurs nominations. Là encore, la nuance est au rendez-vous et annonce un assombrissement dans la trajectoire du comique. Assombrissement confirmé plus tard avec les excellents Photo Obsession, de Mark Romanek et Insomnia, de Christopher Nolan, dans lequel il joue un authentique méchant et révèle une noirceur insoupçonnée par nombre de ses fans.
Les années 2000 sont malheureusement beaucoup moins clémentes avec Robin Williams (si on fait exception des films précédemment mentionnés, sortis en 2002). Victime de tourments handicapant sérieusement sa carrière, il tourne dans beaucoup de comédies anecdotiques, même si, comme dans le cas de la saga La Nuit au Musée, le succès est parfois au rendez-vous. Discret, il joue notamment en 2014 aux côtés de Sarah Michelle Gellar, dans la série The Crazy Ones. Un petit écran qu’il n’a jamais délaissé très longtemps au cours de toutes ces années. On a ainsi pu le voir dans Friends, Louie ou encore dans Wilfred.
Le mot populaire n’est pas assez fort pour Robin Williams. Figure incontournable du cinéma américain, comique de génie, toujours humble, capable de déclencher l’hilarité et des torrents de larmes, il a décidé dans un élan désespéré, de tirer sa révérence.
Aujourd’hui, son public et le septième-art évoquent sa mémoire. Sa famille, ses amis et ceux qui ont eu l’immense privilège de travailler avec lui, pleurent un homme authentique. Nous pleurons un génie. Un grand comédien qui nous laisse des dizaines de films cultes.
« Peu importe ce que les gens pourront vous dire, les mots et les idées peuvent changer le monde » déclarait-il il y a quelques années dans Le Cercle des Poètes Disparus. Aujourd’hui plus que jamais, nous réalisons qu’avec ses films, sa bonne humeur et tout simplement son sourire témoignant d’une si grande générosité, Robin Williams a largement contribué à faire du monde un plus bel endroit. Il venait de fêter ses 63 ans.
@ Gilles Rolland