Notre ami Louis DESSOUT nous invite à lire ce dossier sur l'électricité en outre-mer concocté par benoit CHAUVIN.
http://www.benoitchauvin.com/panorama-de-lelectricite-en-outre-mer/
Quels outils, quelles mesures mettre en place pour améliorer la situation ?
- Informer les usagers
La première action à mener est d’informer les usagers (entreprises, administrations, ménages) de la situation, et de ses conséquences en termes climatiques et économiques. L’information est un préalable à la responsabilisation et à l’action de chacun.
- Fixer des objectifs par territoire
Les pouvoirs publics doivent annoncer des objectifs de réduction de la consommation et de production renouvelables qui soient à la fois ambitieux et atteignables, les diffuser pour qu’ils soient intégrés et repris par tout un chacun comme étant un objectif politique commun. Donner un sens à cet engagement.
- Renforcer les financements d’opérations de MDE et d’équipement renouvelable
Cela pourrait prendre la forme par exemple d’une hausse des taxes régionales sur l’électricité, ou l’affectation d’une partie de la taxe sur les produits pétroliers.
Les opérations potentielles sont connues et pour la plupart déjà mises en œuvre : équipement en chauffe-eau-solaire thermique, labellisation des acteurs qui réalisent des efforts, soutien à l’équipement de panneaux photovoltaïques pour une alimentation individuelle de façon à rendre le Kwh d’origine renouvelable moins cher que le prix du réseau.
- Modifier la grille tarifaire
Une meilleure représentation des coûts de production serait le moyen le plus efficace de donner un signal prix incitatif. On appliquerait en quelque sorte le principe de la tarification progressive de l’énergie préconisée dans la loi Brottes, avec une énergie bon marché pour les premier kWh et un prix plus élevé pour les consommations importantes. Les habilitations dans le domaine de l’énergie accordées aux différents territoires permettraient déjà d’appliquer une telle préconisation.
- Favoriser les équipements économes
Favoriser l’importation d’équipement économes (ex les climatiseurs) par un système de bonus-malus.
- Autoriser un taux de pénétration des équipements intermittents plus élevé
La possibilité de déconnecter les productions intermittentes lorsqu’elles représentent plus de 30% de la puissance du réseau permet déjà de lever ces soucis liés à l’intermittence de la production. A la Réunion, cette situation ne concerne d’ailleurs déjà que quelques heures par an, lorsque la demande est faible et les conditions favorables à une pleine production éolienne et photovoltaïque. Le découplage du réseau ne pèse donc que peu sur l’équilibre économique des centrales concernées.
Les marges de progression sont donc encore très importantes en terme d’équipement renouvelable. De plus, la possibilité de prévoir les productions renouvelables à court terme tend à conférer aux énergies renouvelables un caractère de moins en moins intermittent, et donc plaide pour une augmentation progressive du seuil d’intermittence autorisé sur le réseau.